Billy Corgan est productif – très productif même – car après avoir annoncé la fin des citrouilles écrasées en 2000, il ne faut pas attendre bien longtemps avant que le bougre (toujours accompagné de son acolyte Jimmy Chamberlin) ne refasse parler de lui avec son nouveau projet : Zwan.
Le groupe ne sortira qu’un seul et unique album intitulé Mary star of the sea, qui recevra des critiques généralement positives, avant de splitter dans le courant de l’année 2003 pour des raisons qui restent encore pour le moins obscures.
Après avoir publié un recueil de poèmes en 2004 (Blinking with fists aux éditions Faber & Faber), Corgan planche sur son premier album solo qui sortira au début de l’été 2005 et qui aura pour titre TheFutureEmbrace.
Le jour de la sortie de ce dernier – le 21 juin 2005, pour être précis – Corgan fait imprimer une page entière du Chicago Tribune afin d’informer le public de son intention de reformer les Smashing Pumpkins, précisant que cette idée lui trotte dans la tête depuis un petit bout de temps. L’album solo ne marquera pas spécialement les esprits, mais la nouvelle concernant la reformation du groupe désormais mythique de Chicago se répand comme une traînée de poudre à travers le monde.
Après Jimmy Chamberlin, c’est au tour du site officiel du groupe de confirmer la reformation du combo en 2006, en précisant que le groupe peaufine ses nouveaux morceaux et que la production sera confiée à Roy Thomas Baker (Queen) ainsi qu’à Terry Date (Deftones, Pantera, Soundgarden).
Alors que la participation de Corgan et de Chamberlin est certaine sur cette nouvelle production, de nombreux fans s’interrogent quant à un éventuel retour de James Iha à la guitare et de Melissa Auf Der Maur à la basse, D’arcy Wretzky ayant quitté le groupe en 1999 et n’ayant donné aucun signe de vie depuis lors.
Le suspense atteint son apogée lorsque James Iha (qui affirme ne pas avoir adressé la parole à Corgan depuis 2000) et Melissa Auf Der Maur annoncent séparément qu’ils ne feront pas partie de la nouvelle mouture des Pumpkins.
Le voile est levé le 22 mai 2007 à Paris pour le premier concert du groupe en sept ans, et c’est donc Jeff Schroeder (The Lassie Foundation, The Violet Burning) qui occupera la place de second guitariste et Ginger Reyes (Halo Friendlies, Lo Ball) qui sera à la basse.
Voilà pour la petite histoire, mais maintenant voyons voir ce que ce cru 2007 des citrouilles écrasées nous réserve.
Soyons clair d’entrée de jeu : Zeitgeist ne rivalisera jamais avec Siamese dreams ou Mellon collie and the infinite sadness – qui sont, à mon avis, les deux œuvres majeures du groupe et qui ont marqué l’histoire du rock à jamais –, mais propose tout de même son lot de bons morceaux et dévoile une version quelque peu plus rock et énervée des Pumpkins. Quelques incartades électroniques sont toujours présentes (comme l’utilisation du vocoder, par exemple), mais sont utilisées de façon plus discrète, laissant la place principale aux guitares, qui amorcent, quant à elles, un retour aux soli du gourou au crâne rasé.
Dès les premières notes de Doomsday clock, l’auditeur évolue en terrain connu et retrouve sans aucun problème la patte et le son spécifique au groupe. C’est donc avec une certaine nostalgie que l’on redécouvre la voix nasillarde (mais sachant aussi se faire plus douce et chaleureuse) de Corgan, ainsi que son jeu de guitare reconnaissable dès les premiers coups de médiator.
Jimmy Chamberlin prouve quant à lui une fois de plus qu’il est un excellent batteur et continue à maltraiter ses fûts avec son jeu à la fois puissant, aéré – limite jazzy –, et toujours aussi riche.
Comme l’album a principalement été composé par Corgan et Chamberlin, il est assez difficile de juger les prestations des deux nouveaux venus – relégués au simple statut d’exécutants – même si le résultat est de très bonne qualité, hormis une basse un peu trop timide et en retrait à mon sens.
Si les premières écoutes laissent entrevoir une certaine redondance au niveau des compositions, cette sensation se dissipe assez rapidement une fois la galette apprivoisée. Malheureusement, c’est aussi à ce moment là que l’on se rend compte que la fin de l’album sent un peu le manque d’inspiration et le réchauffé. Les derniers morceaux ne sont pas foncièrement mauvais (je pense principalement à Bring the light, For god and the country et à Pomp and circumstances) mais peinent à décoller et à convaincre.
D’un autre côté, des titres tels que Doomsday Clock, 7 shades of black, Tarantula, l’inquiétant et pachydermique United states, le planant Neverlost, ou encore le popisant et énergique (come on) Let’s go tirent leur épingle du jeu et prouvent que les Pumpkins peuvent encore nous pondre d’excellents titres.
Pour terminer, je dirais que cet album n’est franchement pas révolutionnaire mais permet au groupe de faire un retour plus qu’honnête. Les fans y retrouvent tous les éléments qui ont fait le succès du groupe, même s’il s’agit là du minimum syndical et que la prise de risques est quasiment inexistante.
Le potentiel est là, mais j’estime que tant que Billy Corgan fera cavalier seul lors du processus de composition, le groupe stagnera et n’arrivera pas à renouveler ses compositions.
Bien entendu, le bonhomme regorge de bonnes idées et a déjà prouvé qu’il possédait un talent certain pour l’écriture, mais pourquoi ne pas profiter de l’arrivée de nouveaux membres pour étoffer les horizons musicaux du groupe ? A méditer, donc …
- doomsday clock
- 7 shades of black
- bleeding the orchid
- that’s the way (my love is)
- tarantula
- starz
- united states
- neverlost
- bring the light
- (come on) let’s go
- for god and country
- pomp and circumstances
Je trouve que t’as été un peu gentil dans cette chronique. Ce Zeitgeist me fait l’effet d’une pale resucée du style de compositions du groupe du temps de Mellon Collie, sauf qu’on est très loin de la variété et l’originalité mélodique de ce dernier. Et encore, heureusement qu’il y a l’excellent Chamberlin dessus.
Ben merde alors, c’est ça le dernier Smaching ? Je suis passé devant la dernière fois à la fnac sans même m’apercevoir qu’il s’agissait de ce groupe. J’ai toujours trouvé leur musique planplan, un peu à l’instar d’un Nirvana, sans compter que leur frontman à l’ego semblant démesuré atteint des sommets d’entipathie ! un jour un mec m’a dit, en parlant d’un autre melon, « peut importe l’attitude du musicien tant que la musique, elle, est à l’avenant ! » je ne suis pas du tout d’accord avec ça ! le chanteur est avant tout l’âme du groupe et il déteint forcément sur l’impact (émotionnel) de celui-ci.
tout à fait d’accord avec Jonben sauf que c’est pas si mal et ça peut s’écouter (pas tout non plus) !
« Ars Moriendi »> En son temps (années 90) les Smashing Pumpkins étaient le plus grand groupe de Rock. Albums cultes, prises de risque, performances scèniques hors paire, des centaines de chansons écrites, et déclinées en plusieurs versions courte, longues, remaniées… Jams sur scènes… Finalement très peu de gens ont connu ou reconnu ce groupe, mais leur base de fans est toujours très active.
Rien à voir avec Nirvana d’ailleurs… J’adore Nirvana mais à part le fait qu’ils aient joué du rock dans les 90’s je vois pas le rapport…
Pour l’égo je pensais comme toi il y’a longtemps, j’ai biensur changé d’avis à ce sujet, qu’est ce qu’on s’en branle ?? Ecoutez la musique !!