J’avais croisé la page myspace de Tesseract quelques fois, ce groupe de metal moderne anglais apparaissant avoir un potentiel certain, et attendais l’éventuelle sortie d’un album avant de me faire une idée plus avancée. Ce n’est pas un album que voici, mais une démo 3 titres, disponible uniquement sur le net, enfin déjà de quoi poser les bases musicales d’un groupe, qui je l’espère ne s’arrêtera pas sur une si bonne lancée.
Tesseract était au départ le projet solo instrumental d’un musicien anglais, Acle Kahney, qui a depuis recruté des musiciens de talent, en particulier un chanteur, seul des instrumentaux figurant depuis longtemps sur leur myspace. Pour cibler le style du groupe, on peut déjà noter que le batteur du groupe hollandais Textures a participé à l’enregistrement de certaines démos du groupe, venu jammer avec Kahney en Angleterre après l’avoir écouté sur le net. Comme pour ces derniers, le groupe pratique donc un thrash moderne à l’influence Meshuggah plus qu’évidente, même si le rendu final est en fait assez différent, beaucoup plus mélodique et axé sur les ambiances là où Meshuggah ne dévie que peu d’un metal extrême percutant. Tesseract apporte une grosse dose de mélodie prog/rock, des voix claires, des passages aux ambiances aériennes, à un metal formé de rythmiques polymétriques puissantes, construites donc sur des schémas sortant du binaire.
Dès les premières secondes de « Concealing Fate », une ambiance froide est posée, des synthés sonnant comme un souffle et des arpèges clairs imprégnés de delay se croisent, puis des rythmiques metal complexes s’y superposent. La musique de Tesseract englobe cette confrontation entre rythmiques graves, mécaniques, saccadées et sonorités aiguës futuristes imprégnant le spectre sonore. Sur une base solide entre une jeu de batterie fourni et une basse groovy bien grasse et martelée, le morceau dévie ensuite vers une ambiance plus planante, aux guitares gorgées d’effets, les transformant quasiment en synthés. C’est un black au chant pour des voix claires profondes très réussies, le parallèle avec le chant d’un Sevendust n’est pas impromptu, on a à faire à une voix soul chargée en émotions, même si certaines intonations « néo » pourront en lasser quelques uns. Des voix hurlées pouvant rappeler Hacride sont également présentes et le rendu du début de ce morceau peut rappeler la musique du groupe poitevin, avec qui Tesseract partage une vision d’un metal extrême tendu et mécanique.
« April Song » et « Sunrise » contiennent les mêmes éléments, avec toujours ce son chargé de sonorités modernes, les 3 titres proposant un style personnel et cohérent. Pour une démo, je ne trouve pas grand chose à redire à l’enregistrement qui est justement très « produit », la distorsion est toujours ronde et puissante, tous les sons sont parfaitement imbriqués.
J’ai hâte de voir ce que pourra donner un album complet du groupe, en espérant qu’ils varient un peu le propos, qu’ils essayent des chemins de traverse, plutôt que de trop suivre celui déblayé par d’autres.
- concealing fate
- april song
- sunrise
Ayant bossé avec Acle et suivi le projet depuis ses débuts il y a environ 5 ans, je dois avouer que je suis plutôt déçu par rapport au potentiel qui se dégageait de ce projet. Cela reste néanmoins de qualité, mais trop de compromis ont été fait ce qui rend le résultat de tout ce travail un peu terne.
En revanche voici encore un exemple de l’aura que Meshuggah peut avoir … et pas sans raison ;)
ce n’est pas stipulé dans la chronique mais dans sunrise ce n’est pas du tout le meme chanteur (sacré difference quand meme), mais l’ancien qui était un bon cran au dessus question créativité et « tripes » comparé au nouveau qui est surement bon techniquement mais finalement tres… bof bof… ça casse un peu le trip comparé au coté un peu sombre d’avant, c’est pour cette raison que je suis daccord avec sten, gros potentiel, (sunrise et nascent sont de vraies tueries!!) mais mauvaise évolution, c’est dommage.