Mine de rien, cela fait quelques années qu’on suit les londoniens de Pariso. De leurs débuts avec le split avec les trop méconnus We’ll Die Smiling (2010, le groupe possédait encore un prénom à l’époque, Betty – celui d’une bodybuildeuse) en passant par leur fabuleux Sooner Significant Other (2011, l’une des premières sorties Throatruiner), les anglais avaient su alors proposer un hardcore/punk bourré aux amphets et très inspiré. Le groupe a ensuite multiplié les sorties, notamment en 2012 avec pas moins de quatre albums (EP, single, discographie et surtout Nothing Beyond Everything After, second album certes énergique mais tout de même bien inférieur à l’album précédent). Sorti cet été en libre téléchargement via Tangled Talk, Consanguinity va-t-il redresser la barre ?
Ce troisième album des anglais marque un certain retour aux sources, c’est-à-dire des variations coupant quelque peu le côté rébarbatif de Nothing Beyond Everything After. Car Pariso avoine toujours autant, misant une fois de plus l’essentiel de son propos sur la vitesse d’exécution (les neuf titres de Consanguinity oscillent entre 2 et 3 minutes, pour une durée totale d’à peine plus de 20 minutes !). Cependant le punk-hardcore des britons ne souffre plus du défaut de son prédécesseur, la monotonie. En adjoignant des atmosphères envoutantes comme sur Tower Of Genus (qui voit là la participation d’une chanteuse pour un refrain au rendu presque onirique), le massif Trolljegeren (qui lui voit d’ailleurs apparaitre un featuring du chanteur de Cold World) ou encore le ralentissement quasi postcore de The Separation (titre à l’introduction pourtant très chaotique), Pariso étend son hardcore à des innovations qui surprennent puis séduisent.
Des incartades intéressantes qui complètent parfaitement les titres « in your face » présents dans ce Consanguinity. En effet, c’est aussi dans leur configuration hardcore radicale que les anglais aiment s’exprimer. La paire Maniai/Pigs sonne le retour de la hargne pure qui se fout de l’ambiance et qui va droit au but, là où ça fait mal.
Consanguinity est en quelques sortes un condensé de ce que Pariso nous avait offert jusqu’alors. Ça sent la rage et la passion, avec un brin de sensibilité afin d’aérer le tout. Des variations qui rendent cet album assez facile d’accès et donnent l’envie de vite y revenir.
NB: chaque titre de l’album possède son propre clip.
- The Separation
- Maniai
- Pigs
- Methuselah
- Tower Of Genus
- Equivocation
- Montserrat
- Trolljegeren
- Dead Blockade