Je ne connaissais pour ainsi dire rien de ce Monsieur Franck Carter qui semble par ailleurs avoir légèrement abusé de l’encre, si l’on en juge par les nombreuses photos promotionnelles que l’on peut trouver du rouquin sur internet. Ce garçon s’avère pourtant ne pas être un lapin de 6 semaines, ayant oeuvré en tant qu’hurleur en chef du groupe de hardcore anglais Gallows pendant plus de 5 ans, avant de claquer la porte (en bons termes semble-t-il) en raison de divergences avec ses compères du moment sur l’orientation future à donner au style du groupe. Pour l’anecdote Gallows poursuit désormais son activité avec au micro Wade McNeil le guitariste/choriste des excellents Alexisonfire, qui avaient splitté en 2011 pour apparemment se reformer quelques mois plus tard.
On comprend facilement en écoutant ce nouvel album du rouquin enragé, que ce dernier semblait vouloir s’émanciper quelque peu des carcans du hardcore, en lorgnant vers un rock certes burné, mais ô combien plus mélodique. Vraie orientation artistique ou envie de palper quelques $ en pratiquant une musique plus radiophonique et propice à des apparitions dans les stades ? Difficile de le dire, et à la vérité on s’en tape car quelle que soit sa motivation, le résultat vaut franchement le détour. Et s’il y a bien une chose que confirme ce Modern Ruin, plus encore que son peu mémorable précédent album, c’est bien que la voix de Franck Carter mérite en effet bien mieux que de rester cantonnée à un registre hardcore « basique ». Le gars s’illustre ainsi à merveille dans un registre mélodico-rock qu’on découvre dès l’entame en douceur de l’album, avant que déboule le hit « Lullaby » à la mélodie de laquelle il est bien difficile de rester insensible.
Le registre de l’album est donc nettement plus rock que par le passé, et Carter y enchaîne les tubes (« God is My Friend », « Snake Eyes », « Vampires »…) tout en montrant quand même encore une certaine envie d’en découdre ponctuellement à l’image du morceau éponyme bien rentre-dedans et sur lequel il éructe comme un beau diable. Avant cela, il flirte également avec le blues sur un « Acid Veins » qui a le grand mérite d’apporter de la variété à un opus par ailleurs court, direct et plutôt exempt de fioritures ce qui en renforce d’autant plus l’efficacité franchement contagieuse.
En un peu plus de 38 minutes la messe est dite, et même si Modern Ruin n’est en aucun cas un album révolutionnaire ou important, il n’en représente pas moins une bonne tranche de fun et de quoi bien faire taper du pied tout en chantant les refrains sous la douche. Un très bon petit album de rock pour bien démarrer l’année en somme.
Tracklist :
01. Bluebelle
02. Lullaby
03. Snake Eyes
04. Vampires
05. Wild Flowers
06. Acid Veins
07. God Is My Friend
08. Jackals
09. Thunder
10. Real Life
11. Modern Ruin
12. Neon Rust