Vous connaissez This is Us ? Vous savez cette série américaine qui suinte les bons sentiments par tous les pores, qui suit le parcours de la famille Pearson, avec ses personnages tous attachants et presque parfaits mais avec toujours cette petite faille qui les rend finalement humains… Pendant le premier confinement en 2020, j’ai descendu les 4 saisons de cette série, plaisir coupable parfait surtout dans la sinistrose ambiante qui dominait à l’époque et je ne regrette rien, j’attends même avec impatience de pouvoir éclater la saison 5, dont la diffusion a démarré aux states depuis plusieurs semaines déjà.
Vous vous dites sûrement : « pourquoi il se met à nous parler de This is Us dans une chronique de disque celui-là et encore plus à nous confesser ces goûts douteux qu’on pensait réservés à la musique ? ». Pour deux raisons : la première, anecdotique mais que je ne peux m’empêcher de trouver drôle, ou en tout cas cocasse, c’est que le chanteur Tilian dont il est question ici, et qui est aussi le chanteur de Dance Gavin Dance (ma grosse découverte de l’année 2020 d’ailleurs), s’appelle Tilian… Pearson. Vous suivez ? La série qui a marqué mon année 2020 suit la famille Pearson, et le chanteur qui a marqué mon année 2020 s’appelle Tilian Pearson. Avouez que ça ne s’invente pas…
La deuxième raison est qu’avec Tilian en solo, on n’est jamais très loin du plaisir coupable (encore plus qu’avec Dance Gavin Dance c’est dire)… comme avec This is Us donc.
Cette introduction faite, si vous connaissez Dance Gavin Dance et encore mieux Tilian en solo (car c’est ici son 4ème album solo mine de rien) vous avez certainement une bonne idée de ce qui vous attend à l’écoute de Factory Reset. Tilian ne fait aucun mystère de son amour pour la pop et la musique grand public, et c’est d’ailleurs cette facette qu’il apporte à Dance Gavin Dance pour contrebalancer notamment la furie vocale de Jon Mess. Donc sans surprise, Tilian en solo, c’est du Dance Gavin Dance dans sa face la plus pop, sans les cris de Mess et sans les guitares inimitables de Will Swan… Encore que, lorsqu’on entend « Holy Water », premier titre de l’album, on se demande finalement si Tilian n’a pas embauché Will Swan ou lui fait au moins faire un featuring, tant le tricotage guitaristique qu’on retrouve sur ce titre, est au moins inspiré du style de Swan. Pourtant pas de featuring à ma connaissance à ce stade, il s’agirait donc juste d’un emprunt stylistique, qu’on ne retrouve d’ailleurs que sur ce premier titre.
Pour le reste c’est simple : Tilian nous balance 10 morceaux (+ un interlude, une respiration même puisqu’intitulée « Breathe ») imparables de pop moderne à gros son, portée par cette voix inimitable qu’on lui connaît et qu’on sait si clivante. Ceux qui détestent Dance Gavin Dance à cause de Tilian, ou depuis qu’il est devenu le chanteur voix claire du groupe (soit depuis 2012), n’ont vraisemblablement aucune chance de supporter ou d’apprécier ce nouvel album du bellâtre. Pour ma part vous l’avez compris, je prends un pied même pas coupable à l’écoute du timbre si particulier du chanteur, d’autant qu’il n’y a rien à jeter sur cet album sur lequel tous les titres sont réussis et entraînants. Au bout de 2 écoutes vous serez infecté, et vous chanterez sous la douche les refrains de « Factory Reset » (et ses gros beats façon hip-hop), « Dose », ou encore « Act Out », mais j’aurais pu en réalité citer n’importe lequel voire même tous les titres.
Bref, en attendant le nouveau Dance Gavin Dance, ce Factory Reset fait super bien le job, particulièrement avec l’été qui semble commencer à pointer le bout de son nez! Sortez les shorts et les chemisettes à fleur!
Tracklist :
01 – Holy Water
02 – Dose
03 – Caught in the Carousel
04 – Anthem
05 – Breathe
06 – All I Crave is Peace
07 – Is Anarchy a Good Hobby ?
08 – Factory Reset
09 – Imagination (feat. Tim Henson)
10 – Act Out
11 – Hands Around my Throat