Ghost – Meliora

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Style: Heavy MetalAnnee de sortie: 2015Label: Loma VistaProducteur: Klas Åhlund / Andy Wallace

Bon Ghost ou Ghost B.C. on ne sait plus très bien finalement… Faisons simple et appelons donc nos goules préférées par leur petit nom. Car les voilà donc de retour, ces suédois, qui détromperont peut-être définitivement ceux qui ont cru à une blague dès la sortie de leur premier album, le kitschissime mais fabuleux Opus Eponymous. Ben oui, une blague qui dure si longtemps, ce n’est plus franchement une blague, et Meliora est là pour le confirmer, 3ème album qui vient brillamment remettre les pendules à l’heure après un Infestissumam qui en avait déçu quelques-uns (même si ma déception personnelle que j’avais bien marquée Infestissumam, s’est depuis quelque peu atténuée avec les écoutes récentes).

Le son heavy en retrait, et quelques compositions moins mémorables avaient suffi à l’époque pour calmer mes ardeurs de jeune amoureux transi. Mais Meliora le bien-nommé , avec son visuel tiré de Metropolis, est là et bien là, et tout est… pardonné!

Evidemment le folklore habituel entourant la sortie de l’album est toujours de la partie et avec lui les faux/vrais changements de line-up : Papa Emeritus II aurait par exemple laissé la place à Papa Emeritus III. Et figurez-vous, chose incroyable, qu’ils ont trouvé un 3ème chanteur ayant exactement la même voix que les deux précédents! Ils sont forts quand même. Du côté des vrais changements, il semble que le batteur ait en effet changé significativement de taille, ce qui semble plaider pour la véracité de ce tour de piste mais évidemment impossible de le vérifier avec certitude.

A part ça, on reconnaît d’entrée le son de Ghost, mais on est rapidement contraint de constater que les suédois ont remis du tigre dans leur moteur puisque les riffs et le son heavy sont clairement de retour. Terminée l’incartade gentille d’Infestissumam, et retour au heavy metôl (voir « Mummy Dust », son riff à la Metallica, et son solo qui tue), metôl mais mélodique en diable. Et c’est tant mieux, d’autant que l’inspiration est clairement là, concentrée dans un album d’un peu plus de 41 minutes, réparties sur 8 vrais titres et 2 interludes. C’est un peu chiche même si dans l’absolu Ghost n’a jamais proposé de gros album très long, et qu’on aura facilement envie de se le repasser, tant il est satisfaisant du début à la fin. Nos goules suédoises ont en prime eu l’intelligence de faire monter la sauce progressivement, partant doucement avec un « Spirit » classique, facile, qui sert de tremplin vers la suite jouissive : « From the Pinnacle to the Pit » d’abord, puis l’excellent (et « lourd ») « Cirice » mis en image par un clip tout à fait excellent. Mais le point culminant est atteint, après un court interlude bien amené, sur la doublette « He Is » / « Mummy Dust ». Le premier titre est une sublime ballade metallique comme on n’en fait plus, tandis que « Mummy Dust », on l’a déjà vu remet les voyants dans le rouge (toutes proportions gardées hein) avec en prime un refrain génial (qui peut énerver par contre…). La suite est à l’avenant et le soufflé ne retombe pas d’un poil tant avec « Majesty » qu’avec « Absolution » (quel refrain encore) ou le final « Deus in Absentia » tout en chœurs et en orgue.

Ce qui impressionne sur Meliora, et montre que Ghost a franchi un vrai gros palier, c’est clairement la richesse des instrumentations (orgue et choeurs donc, autres claviers/synthés, le tout pour une ambiance parfaitement sataniste de série B maîtrisée comme jamais) et la finesse des arrangements (« Deus in Absentia » est à ce titre sans doute le plus impressionnant, véritable fresque musicale qui commence par des sons d’horloge avant de nous emporter en pleine cérémonie religieuse). On sent que tout a été travaillé, fignolé aux petits oignons, l’efficacité de l’ensemble étant absolument inattaquable. Pour le reste, les paroles sont toujours aussi basiquement satanistes, mais collent parfaitement au registre à l’ambiance mise en avant par le groupe. On retrouve ce plaisir de chanter les paroles en même temps que la goule en chef, et les airs viendront à coup sûr régulièrement vous hanter jusque dans la douche…

Bref, ce Meliora est définitivement une grande réussite, peut-être le meilleur album du groupe, l’avenir le dira certainement. Il est en tout cas vraiment supérieur à son prédécesseur que j’ai néanmoins quelque peu réhabilité dans cette chronique, et qui ne méritait peut-être pas je le reconnais aujourd’hui, ce jugement un peu dur.

Tracklist :
01. Spirit
02. From The Pinnacle To The Pit
03. Cirice
04. Spöksonat
05. He Is
06. Mummy Dust
07. Majesty
08. Devil Church
09. Absolution
10. Deus In Absentia

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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Commentaire

  1. joss says:

    Terrible cet album. On a vraiment l’impression qu’il reprend le meilleur des deux précédents, c’est à dire le côté ultra efficace et « catchy » d’Opus Eponymous, et la sophistication et la variété d’Infestissuman. Ici pas de déchet, pas de temps mort. On sent bien que les mecs de Ghost ont réfléchit au moindre détail (tout comme leur com’ et leur imagerie). Assurément un des incontournables de l’année 2015.

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