Dephosphorus – Ravenous Solemnity

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Style: AstrogrindAnnee de sortie: 2014Label: Handshake / 7 Degrees

Qu’est-ce qu’il faut que je fasse de plus pour faire comprendre à tout le monde que Dephosphorus est un groupe génial, essentiel ? Franchement je commence à manquer sérieusement d’idées. Les grecs eux n’en manquent pas, et voilà donc que sort un nouvel album en ce début d’année. Et sans surprise c’est encore une petite bombe que l’on doit à ce trio organisé autour du noyau dur de Thanos (qui écrit et joue l’essentiel de la musique, à part la batterie) et Panos (qui écrit -presque toutes- les paroles et s’époumone dans le crachoir).

A noter un changement de batteur, avec l’arrivée de John Votsis derrière les fûts, un batteur semble-t-il très respecté sur la scène grecque. Honnêtement c’est toujours aussi fluide et carré à ce niveau, on ne perd pas au change. Et tant mieux car la musique du groupe est toujours aussi riche, encore plus subtile qu’auparavant même, avec une production plus claire que jamais. Loin de desservir la musique de Dephosphorus et de l’aseptiser, elle permet de bien en apprécier toutes les nuances. Et des nuances il y en a, avec même quelques nouveautés bienvenues.

Pour commencer Ravenous Solemnity est l’album le plus long jamais sorti par Dephosphorus avec 43 minutes. Les grecs auraient été fort mal inspirés de bourrer pendant 43 minutes non stop, et heureusement les changements de rythme sont légion, même si on n’est toujours pas là pour rigoler et que leur astrogrind (une sorte de mélange de grind, punk, avec une influence black et une ambiance menaçante) est toujours bien agressif. Mais il est aussi plus lisible que jamais, et toujours mélodique, ce qui en fait toujours un groupe à part sur la scène. La meilleure incarnation de cette variété et de cette richesse s’appelle « Astrocyte Portal », un morceau fabuleux sur lequel la voix de Panos passe par 3 registres différents : punk agressif (habituelle), puis parlée, et enfin passée dans un filtre façon vocoder, pour un résultat incroyable, qui évoque ce qu’on a parfois pu entendre chez Mastodon par exemple. Des morceaux plus aérés sont aussi au programme, mais toujours emprunts de cette urgence/menace qu’on sent poindre dans la musique de Dephosphorus depuis le début (comme sur « False Vacuum » qui s’énerve méchamment à mi-parcours, dès le démarrage de l’album avec « Reversed into Contraction » ou encore avec les inquiétants « Towards the Cold, Mysterious Infinity », « Fountain of Daggers » ou autre « Glorification of the Anti-Life Equation »).

Pour le reste, l’esprit de l’album est à mon sens encore plus punk qu’auparavant justement, avec des morceaux qui illustrent bien l’influence de Napalm Death sur la musique de Thanos, comme « There is a Color » ou « Storming the Sloan Wall ». Cela tient toujours au chant de Panos également qui, du fait de la production plus claire apparaît encore plus halluciné qu’auparavant, sa façon unique de balancer ses textes comme le ferait un dément joue pour beaucoup dans cette ambiance punk, sale et possédée, ainsi que son timbre particulier qui ne plaira toujours sûrement pas à tout le monde mais apparaît comme essentiel dans le son Dephosphorus.

Il fallait réussir à captiver l’auditeur pendant plus de 40 minutes, et c’est peu dire que la réussite est totale, l’album étant vraiment passionnant du début à la fin. Il faut par contre un peu de temps pour bien s’en imprégner et être en mesure d’en apprécier toute la richesse derrière la violence très présente. Les changements de rythme (« Ravenous Solemnity » étant le meilleur exemple, démarrant en mode doom avant de franchement accélérer la cadence en assommant l’auditeur), la capacité à surprendre (« Astrocyte Portal » encore), la variété (des morceaux courts et bien directs comme l’imparable « Vicious Infinite Regress », et d’autres un peu plus longs tout en restant proches des standards punk) mais plus que jamais mise au service de l’urgence, tout est là pour faire de Ravenous Solemnity, le grand album que Dephosphorus devait sortir en long format et qu’on sentait bien devoir arriver tôt ou tard.

Maintenant, je vais encore devoir me répéter et supplier le groupe de sortir enfin sa discographie en cd pour sortir le groupe de la confidentialité vinylistique dans laquelle il reste pour le moment confiné. Vous m’en mettrez une caisse!

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Tracklist :
1. Reversed into Contraction     03:02       
2. There Is a Color     02:55       
3. Ancient Drone     02:27       
4. Dark on Dark     01:35       
5. Astrocyte Portal     03:20       
6. Storming the Sloan Wall     02:56       
7. False Vacuum     03:34       
8. Ravenous Solemnity     04:03       
9. Towards the Cold, Mysterious Infinity     02:28       
10. Hammer of Logic     02:53       
11. A Fountain of Daggers     03:29       
12. Buried Alive in Obsolescence     03:18       
13. Glorification of the Anti-Life Equation     03:34
14. Vicious Infinite Regress     02:35     

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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