Allez pour l’été on prend sa dose de sucre, je n’avais pas encore parlé de pop cette année, ça devait donc arriver tôt ou tard (et ça reviendra probablement dans pas très longtemps, un nouvel album de Chvrches approchant à grands pas). Et cette fois on va causer du nouvel album de Marina, cette chanteuse à la double nationalité grecque et galloise, qui a récemment écourté son pseudonyme (originalement Marina and the Diamonds, les diamonds étant supposés être ses « fans ») et revient en effet avec 10 titres (et une pochette pas folichonne du tout il faut le dire avec ce montage photoshop bien cheapos). J’avais beaucoup accroché aux premiers albums de Marina il y a de cela plusieurs années (2010 et 2012 précisément), avant de décrocher sur ces deux derniers albums en date (Froot et Love + Fear) en particulier le tout dernier sur lequel elle se vautrait dans un classicisme de pop féminine assez désespérant après avoir représenté à mes yeux un énorme espoir en insufflant une légère touche de folie dans sa pop grand public.

Je n’attendais donc pas grand chose de ce nouvel album, considérant Marina comme un peu perdue pour la cause. Mais l’écoute du premier single et titre éponyme a ravivé immédiatement mon intérêt, un titre qui s’inscrit directement dans les meilleurs morceaux de la jeune femme et fait figure de parfaite entrée en matière pour l’album : on retrouve le côté direct et dansant (avec ce tempo rapide) qu’elle affectionne et qu’on avait perdu sur son précédent album, et surtout la folie et les exubérances vocales qui caractérisaient en particulier son premier album qui reste le plus aventureux et certainement encore à ce jour sa plus grande réussite.

Après un « Venus Fly Trap » fort sympathique, puis une première ballade assez magnifique « Man’s World » sur lequel Marina plaide pour un monde dans lequel les femmes prendraient enfin le pouvoir, la deuxième méga claque va venir avec « Purge the Poison » encore un titre up tempo imparable, qui lui aussi entre directement dans le top de ses meilleurs titres (et plutôt bien haut dans la liste). Marina y fait là aussi étalage de ses talents vocaux sans partir dans des délires qui seraient malvenus, tout en gardant cette approche directe, frondeuse même, avec des backing vocaux presque punk par endroits (si, si). Un régal.

Même si la suite est peut-être un peu plus convenue, avec notamment un peu trop de balades qui permettent quand même de constater que le timbre de Marina est toujours aussi impérial (la ballade un peu convenue « Highly Emotional People », et la beaucoup plus réussie « Pandora’s Box » sur laquelle Marina évoque les démons auxquels elle a du faire face, drogue/alcool classiquement), la jeune femme réussit quand même à préserver l’intérêt de son album notamment avec un « New America » sur lequel elle tâcle le pays de l’oncle Sam et qui est encore un bien chouette morceau. Idem pour « I Love You but I Love Me More », dont le titre reflète bien l’esprit un peu caustique de la miss qui la distingue des autres divas de la pop (et la rapprocherait un peu de l’excellente Taylor Swift) et qui s’avère une fois encore efficace et réussi. Restent les deux balades qui clôturent l’album, l’épurée « Flowers » assez jolie dans le style quoiqu’un peu classique, et « Goodbye » sur lequel Marina varie un peu les ambiances avec quelques petits sursauts de folie bienvenus.

Bien qu’on regrette encore que Marina semble sur certains titres se réfugier dans sa zone de confort oubliant un peu sa folie qu’on aime pourtant toujours autant quand elle l’use à bon escient (et qu’on aimerait la voir exprimer sur la totalité d’un album à l’image du premier), ce nouvel album est une bonne surprise et constitue indéniablement un vrai rebond qualitatif de la jeune femme après un précédent album franchement médiocre.

Avis aux amateurs donc!

Tracklist :
01 – Ancient Dreams in a Modern Land
02 – Venus Fly Trap
03 – Man’s World
04 – Purge the Poison
05 – Highly Emotional People
06 – New America
07 – Pandora’s Box
08 – I Love You But I Love Me More
09 – Flowers
10 – Goodbye