Originaire du Canada (de Toronto plus précisément), Depleted Uranium est un quartet énervé respectant le port du masque (à gaz). Origins est leur second album (leur premier éponyme étant sorti en 2018) mais correspond en réalité à leur premier. Et c’est là que vous vous dites « hein quoi ?! ». Explication: l’enregistrement (en live) de ce dernier a eu lieu en 2010, le groupe a conservé tout ça et le sort cette année tel un prequel afin de montrer d’où il vient.
Entre l’enfer et une vieille cave de répétition bien dégueulasse au matériel d’enregistrement d’un autre âge, il n’y a qu’un pas ! Et loin de tous ces artifices possibles en studio aujourd’hui, Depleted Uranium vient cracher sa bile avec une agressivité exacerbée instantanément confirmée par le titre d’ouverture (qui s’appelle « Depleted Uranium » aussi), soient quarante secondes de fracas très impressionnantes (surtout les vociférations du chanteur).
S’inspirant autant de (vieux) Converge que de Charles Bronson, les canadiens livrent un mélange de chaos et de (power) violence dans une frénésie renversante. Seulement entrecoupés de quelques surprenants arpèges et d’un peu de voix parlée en intro de « The Tear And The Flood », les dix titres de cet Origins sont ravageurs, balançant des blasts assassins sur fond d’enchainement d’accords bien ferrailleux mais aussi des phases mathcore multipliant les rythmiques (l’étourdissant « Beta Particles ») et bien plus encore telles ces sonorités emoviolence façon Orchid sur « Percentages » ou encore les parties presque sautillantes de « Small Odds ».
La qualité sonore aurait pu rebuter mais celle-ci donne une saveur à l’ancienne vraiment pas déplaisante, marquant son authenticité par cet aspect cru et in your face. Grosse torgnole !
- Depleted Uranium
- The Tear And The Flood
- Alpha Particles
- Van Halen Radiation Belt
- Beta Particles
- Counter Balance
- Deficiencies
- Small Odds
- Open Wound Diaries
- Percentages