L’annonce (récente qui plus est) de la sortie de ce nouvel album de Crosses (association de Shaun Lopez et Chino Moreno) m’a procuré une joie immense, après la déception causée (uniquement) par la trop courte durée de leur EP de 2022, l’excellent Permanent.Radiant. D’autant que cette fois, voilà un album garni comme il se doit, avec autant de titres que sur le premier album du groupe soit 15 nouveaux titres à se mettre dans les oreilles pour près de 50 minutes de musique.
Et evidemment mais c’était presque trop facile… l’album est monstrueux. On n’en atttendait pas moins à vrai dire, mais on arrive quand même à ne pas être déçu, et ça fait tellement plaisir… Les croix n’ont absolument aucun rival dans le genre, et sont toujours capables de balancer tube sur tube à l’image des deux singles précédant la sortie du disque, que ce soit « Invisible Hand » ou le phénoménalement infectieux « Light as a Feather » dont vous ne pourrez plus vous débarasser une fois qu’il aura contaminé vos tympans. Tympans qui en redemanderont et seront servis : « Pulse Plagg », vénéneux et magique avec son tempo légèrement plus enlevé que la moyenne des compos du duo, la balade à pleurer « Runner », « Ghost Ride », « Natural Selection » je crois que je pourrais citer tous les titres en fait… Ou presque, car j’avoue moins vénérer « Found » qui casse un peu le rythme du démarrage de l’album avec son tempo ralenti (rien de grave et le titre n’est pas mauvais pour autant), et peut-être aussi « Grace » que je trouve un peu « facile ». Mais il s’agit de préférences personnelles (qui évolueront d’ailleurs peut-être avec le temps ou selon l’humeur), rien qui vienne prendre en défaut la qualité constante des compositions du duo.
A ce titre on n’est pas vraiment surpris sur Goodnight… en tout cas pas comme on avait pu l’être en entendant « Day One » sur Permanent.Radiant (quoique « Eraser »…), mais on mentionnera tout de même la petite curiosité de la galette avec la présence d’El-P sur « Big Youth », un featuring finalement parfaitement dans le ton de ce que peut faire El-P avec Run the Jewels par exemple, et le résultat est une réussite incontestable qui vient introduire un peu de variété en milieu d’album. Pas qu’on s’emmerdait rassurez-vous… On aurait pu faire sans ce featuring, que l’album aurait été excellent quand même, les deux potes Lopez et Moreno sont incontestablement des monstres dans leur domaine. Mais ce n’est pas le seul featuring d’ailleurs, puisque rien de moins que Robert Smith (The Cure of course) vient également donner la réplique sur le refrain de l’excellent « Girls Float, Boys Cry » (par ailleurs peut-être le titre de Crosses évoquant le plus la synthwave) en fin d’album cette fois. J’ai failli oublier de parler de cette guitare électrique qui s’incruste comme elle le fait finalement rarement, à bon escient évidemment, sur « Last Rites » pour alourdir un peu le titre. Des petites choses finalement, qui sont là pour faire briller encore davantage des compositions parfaitement fignolées (au cas où je n’aurais pas encore été assez clair), sans parler de la beauté de la pochette à l’esthétique soignée.
En clair et sans détour : c’était couru d’avance! Ce retour de Crosses ou ††† qu’on n’osait pas espérer si rapide compte tenu de la sortie récente de Permanent.Radiant, est une insolente réussite de plus à mettre au crédit du fabuleux Chino et de son pote Shaun. Goodnight, God Bless, I Love You, Delete, est tout simplement aussi bon que tout ce que le groupe a sorti et ça, ça veut dire beaucoup ! Incontournable à moins d’être vraiment allergique à la musique électronique (et encore) ou au chant goth/shoegaze de Moreno (pourtant toujours aussi impérial).
Tracklist :
01 – Pleasure
02 – Invisible Hand
03 – Found
04 – Light as a Feather
05 – Pulse Plagg
06 – Runner
07 – Big Youth (feat El-P)
08 – End Youth
09 – Last Rites
10 – Ghost Ride
11 – Grace
12 – Eraser
13 – Natural Selection
14 – Girls Float & Boys Cry (feat. Robert Smith)
15 – Goodnight, God Bless, I Love You, Delete