It It Anita – Mouche

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Style: Noise RockAnnee de sortie: 2023Label: Luik Records / Vicious Circle

Première chronique dans nos pages du groupe belge It It Anita, un groupe dont j’ai survolé les précédentes sorties en concluant systématiquement que leur musique méritait d’y revenir et de creuser, sans jamais l’avoir vraiment fait. La chose est tout autre avec la sortie de leur 4ème album longue durée Mouche comme on le verra un peu plus loin. A noter qu’après avoir utilisé le prénom de leur ingénieur du son en guise de titre de leur deuxième album, puis le nom de famille de leur producteur (Amaury Sauvé) à cette même fin sur le 3ème album, c’est cette fois le nom du chien sur la pochette, Mouche donc, qui passe à la postérité en devenant le titre de leur nouvel album. Soit ces belges ont un sens de l’humour affuté, soit ils manquent cruellement d’imagination quand vient le moment de baptiser leurs réalisations discographiques (soit les deux).

Oeuvrant toujours dans une noise-rock agressive qui ne rechigne pas à assumer ponctuellement un côté barré (le presque System of a Downien « Psychorigid » et sa cowbell), les belges font néanmoins la démonstration sur ce nouvel album, de leur capacité à se montrer plus efficaces et mordants que jamais. On peut tout à fait chanter du It It Anita sous la douche et vous aurez probablement d’ailleurs du mal à vous sortir de la tête les refrains de « Disgrace », « Don’t Bend (My Friend) » et beaucoup d’autres, une fois qu’ils se seront frayés un chemin dans vos esgourdes. Les belges ne lésinent pas en effet sur les passages marquants même si leur facette noise reste bien marquée en particulier dans les dissonances guitaristiques de Michaël, sans oublier de mentionner ses vocaux, certes un peu apaisés par rapport aux débuts du groupe, mais toujours aussi singuliers et qui switchent facilement d’un registre à l’autre, crié, chanté, chuchoté, presque scandé à la RATM même, quand Michaël n’est pas secondé par les hurlements de Elliot (le bassiste), et tout cela parfois dans le même titre (« Giving/Taking » étant certainement le meilleur exemple sorte de roller coaster de plus de 6 minutes passant de passages calmes à des explosions furibardes, voire à des passages tout en lourdeur, tout cela évoquant parfois Impure Wilhelmina). On mentionnera aussi des paroles entre le registre désabusé, comico-cynique (on apprécie particulièrement le « we stick our dicks in your face » de « 9 Lives ») parfaitement à l’avenant des vocaux de Michaël.

« Ode to William Blake » donne aussi l’occasion au groupe de partir dans une dimension instrumentalo psychédélique sur la deuxième moitié du titre sans oublier une fois encore de balancer du lourd question refrain qui fait mouche (huhu), tandis que les deux derniers titres de l’album voient les belges revenir à leur formule la plus directe et efficace pour conclure en beauté un album absolument brillant du début à la fin.

Un peu à la manière des américains de Meat Wave, It It Anita semble avoir trouvé la formule magique pour proposer une musique sincère et agressive, mais capable d’emporter nombre fans de musique saturée entre noise/post-hardcore voire même metal.

Superbe réussite et clairement un des tous meilleurs albums de l’année!

Tracklist :
01 – Crippling Guilt
02 – Disgrace
03 – Don’t Bend (My Friend)
04 – Kinda the Same
05 – Giving / Taking
06 – Psychorigid
07 – Ode to William Blake
08 – The World’s Last Cryptonaire
09 – 9 Lives

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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