The Ugly – Decreation

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Style: black metal à la SuédoiseAnnee de sortie: 2015Label: Vicisolum Productions

Lorsqu’on n’ a jamais entendu parler d’un groupe, on va rapidement voir d’où il vient et qui est derrière les instruments au cas où on n’aurait pas affaire à des bleu-bites. Concernant The Ugly, la question de l’origine géographique ne m’a pas empêché de dormir, il ne faisait quasiment aucun doute que la joyeuse bande avait plus vue sur la mer Baltique que sur la Méditerranée.J’avoue également ne pas avoir frôlé l’infarctus après avoir lu que ces Suédois sont dans le circuit depuis quelques années tellement le style est maitrisé et l’exécution techniquement irréprochable. Le batteur n’étant autre que l’actuel (et 72ème) batteur de Marduk, on aura tôt fait de conclure – parce qu’il y a finalement peu de surprises en ce monde – que le black metal pratiqué ne sort absolument pas des sentiers battus. Les types sont au volant, foncent à tout berzingue et ne s’emmerdent pas à regarder le paysage, les vitres des portières étant de toute façon complètement opaques. Le trajet (filons la métaphore jusqu’au bout) est-il agréable malgré le fait qu’on a instantanément l’impression d’avoir entendu ça des dizaines de fois ?

Paradoxalement, plus j’écoute Decreation plus j’ai envie de répondre par l’affirmative. Généralement, face à ce cas de figure, j’ai tendance à trouver 2 ou 3 morceaux bien foutus, le reste m’apparait comme du remplissage correct et l’album ne dépasse pas la dizaine d’écoutes. The Ugly ont atteint un niveau d’écriture qui permet à l’auditeur de se prendre son lot de riffs haineux, puissants et mélodiques pendant un bon nombre de tours de pistes. Les habitués du style feront peut-être rapidement la moue en se disant que tels et tels passages sonnent Dark Funeralo-Setherialo-Dawnien. Je suis tombé dans le piège, ne jouons pas les fiers-à-bras. J’avais même presque commencé à rédiger dans ma tête une chronique assassine, prompt à chier sur les groupes sans âme, juste bons à enchaîner les blast beats et les breaks assassins.

J’ai été patient, bien m’en a pris. Je n’aurai pas à me mordre les doigts quand je croiserai cet album dans certains bilans de l’année. Pour autant, il y a fort peu à parier que Decreation terminera dans le mien. Les Suédois ont tout dans leur besace pour convaincre les salles de les accueillir à bras ouverts et mains pleines de bières histoire de prêcher la mauvaise parole dans les chaumières mais il ne s’agirait pas de tomber dans la spirale de l’enthousiasme disproportionné. Le genre pond, avec suffisamment de régularités, des offrandes de ce niveau pour que l’auditeur ne se retrouve pas en situation de manque.

Bon, de ce niveau, j’exagère un peu, ça n’est quand même pas tous les jours noël. Et The Ugly assurent bien leur race. Ils avaient même une carte à jouer de tueur s’ils avaient pu se fendre de quelques soli mémorables ; le podium est, du coup, raté de peu mais les plus hautes cimes sont peut-être pour le troisième album qu’on espère très prochain.

Site officiel the UGly

 

Tracklist :

01- I am death

02- Black goat

03- Legio Mihi Nomen Est

04- Crawl

05- Cult of Weakness

06- Slumber of the God

07- Decreation

08- Nibiru

09-Lögnerna till Aska

 

 

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

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