Onze ans après The Weak’s End, premier album sorti chez Tooth & Nail (MeWithoutYou, Norma Jean, Underoath…), Emery sort son sixième album et délaisse pour la première fois le label chrétien pour Rude Records. Si à ses débuts, le groupe de Seattle surfait sur une vague très tendance entre emo et hardcore plus dur, la mer s’est depuis calmée, au point de faire financer ce nouvel album par une campagne de crowdfunding.
You Were Never Alone poursuit pourtant dans la même mouvance qu’aux débuts d’Emery, à savoir un rock sensible mais qui sait muscler son jeu et partir dans des contrées carrément agressives. La preuve dès l’ouverture de ce nouvel album: Rock, Pebble, Stone qui joue avec les harmonies vocales sur fond de rock mélancolique devenant plus énergique. Un premier titre laissant place à Thrash qui, même s’il ne correspond pas au style en question, balance riffs nerveux et hurlements (pour le titre le plus virulent de l’album). Souvent relégués au second plan (voire complètement absents selon les morceaux), ces cris sont beaucoup moins employés qu’à leurs débuts.
Malgré un parti pris vers des mélodies vocales typiques du groupe (parfois vocalement un peu trop forcées/gnangnans) au détriment de l’agressivité (qui n’apparait que ponctuellement comme pendant Go Wrong Young Man ou le sympathique Salvatore Wrytha), ces douze nouvelles compos bénéficient pourtant d’une dynamique agréable à suivre. Emery sait en effet construire ses mélodies au profit de morceaux plaisants sans être inoubliables. Bref, zéro innovation ou prise de risque, Emery fait du Emery dans sa version la plus soft. De quoi réjouir les amateurs du genre (et il y en a, puisque la campagne de financement de l’album a marché).
https://www.youtube.com/watch?v=EBHLdA3wVB0
- Rock, Pebble, Stone
- Thrash
- Hard Times
- The Beginning
- The Less You Say
- Pink Slip
- To The Deep
- What’s Stopping You
- Go Wrong Young Man
- Taken For a Bath
- Salvatore Wrytha
- Alone