Voilà un groupe au nom particulièrement en phase avec la teneur des actualités internationales du moment: End Of Mankind, c’est qu’on a souvent envie de valider l’idée ces temps-ci ! Les parisiens -découverts pour ma part l’an dernier avec leur très bon premier opus Faciem Diaboli – ont décidé de ne pas perdre de temps et de déjà sortir le second (avec même entre les deux un album Live in Paris, sorti en septembre dernier). Antérieur à la Lumière naît dans un contexte assez particulier, le quintet étant retourné en studio plus tôt que prévu, suite à l’annulation d’une tournée pour cause de vous savez quoi.
Une rage compréhensible exprimée dès l’ouverture « Temporary Flesh Suite », pur titre de black metal presque délesté de ses influences « post » (hormis sur le pont central) et porté par de puissants riffs en trémolo au sein d’une structure variée entre blasts incisifs (mention à leur nouveau batteur, fraichement arrivé) et parties mid-tempo particulièrement efficaces. L’album se poursuit de la même manière, furieuse (avec une nouvelle fois un vocaliste particulièrement charismatique et aux lyrics totalement audibles, aspect plutôt rare dans le style !) puis contrastée de passages aux mélodies un peu plus lumineuses (le final de « La peste dansante », « Golgotha » et ses arpèges).
End Of Mankind a trouvé sa formule personnelle mais ne souhaite visiblement pas s’enfermer dans un schéma, d’où quelques moments plus inattendus comme ce saxo jazzy sur « Opponent Deity » (au feeling sensiblement proche de White Ward pour le coup) ou encore ces interludes/outro très apaisants (« Géhenne », « Le Boël », ce dernier nous ramenant en douceur vers la surface). Même s’ils peuvent être considérés comme du « remplissage », ces titres apportent réellement au climat installé sur cet album, un peu comme les reflets de lumière sur les œuvres de Soulages.
Et c’est semble-t-il l’impression recherchée par le groupe, car comme pour Faciem Diaboli, les parisiens livrent ici un nouveau concept-album, cette fois consacré au noir-lumière de Pierre Soulages (de sa cover à des titres comme « Outrenoir »). Antérieur à la lumière est une nouvelle plongée particulièrement ténébreuse (à dessein) entre hargne et mélancolie, remarquablement bien écrit et exécuté. Une belle confirmation.
- 1957
- Temporary Flesh Suit
- La peste dansante
- Outrenoir
- Géhenne
- Golgotha
- Opponent Deity
- Step Towards Oblivion
- Le Boël