Comity – As Everything Is a Tragedy

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Style: hardcore (brand) new schoolAnnee de sortie: 2006Label: Appease Me...

Les cinq parisiens chef de file du hardcore chaotique français sont revenus en 2006 avec un album très attendu et au titre approprié quant à son contenu: As everything is a tragedy.

Tout d’abord, un superbe artwork. Très bon premier contact avec l’objet. Puis surprise ! Non non, ce n’est pas une erreur. Votre lecteur affiche bien « 99 », il ne déconne pas; et vous n’êtes pas non plus tombé sur un exemplaire promo découpé en confetti. Vous êtes bien sur l’album tel quel. L’intérêt alors d’un tel découpage? Plus de chansons, plus de refrains, plus de couplet, plus rien. Rien que des miettes, des fragments. Des riffs qui suivent d’autres riffs. C’est tout.

On peut toutefois entrecouper l’album en quelques mouvements principaux comme le fait le groupe en live. L’intérêt d’un tel découpage serait alors de mettre les 99 pistes en mode aléatoire et de laisser le hasard recomposer le disque à sa guise. L’artistique et le destin laissés « aux mains » de la machine, voilà peut-être l’un des messages que l’on pourrait comprendre. Un autre intérêt serait aussi de sortir du découpage traditionnel chanson par chanson.

Parlons musique sinon, le plus important. Comity tape toujours dans l’extrême et passe toujours son temps à passer du coq à l’âne. Avec un son à la fois très light, comprenez presque rock’n’roll à la AC/DC, une batterie affûtée et un vocaliste en forme olympique, le groupe balance des parties grind, frénétiques, chaotiques, mais aussi screamo, postcore et à l’énergie (justement) wok’n’woll. La légèreté du son des guitares (les grandes meneuses ici) est au premier abord assez dérangeant, mais on parvient à s’y faire sans trop de souci tant ce qu’elles envoient peut être abrasif. (La brutalité, la violence et même la lourdeur ne réside pas que dans la distorsion. Absolument pas. Ce propos est admirablement illustré ici. Une bonne leçon pour pas mal de metalheads ou de coreux.) Le copier/coller des riffs est poussé au plus haut point. On aime ou pas. Comme de coutume dans le genre, il faut apprécier se faire balader violemment quitte à ne pas réellement savoir quelle porte on traverse en allant d’un riff à l’autre. En gros : accrochez-vous pour dompter le disque !

Les influences autrefois évidentes de DEP, Converge et Neurosis le sont toujours autant mais sont ici différemment agencées; Elles le sont de façon personnelle, originale et bluffante. La production est à saluer au premier plan car l’enregistrement live de Francis Caste préserve toute la dynamique du groupe et signe pour beaucoup la forte personnalité de l’album. C’est propre, vivant, carré, léger et pourtant redoutablement rentre-dedans. Redoutable.

Les passages grind sont magnifiques d’immondice, d’inhumanité alors que ceux postcore/sludgy sont superbes d’humanité repentie, abandonnée, perdue, agonisante. Face à cela les passages plus « screamo » font preuve d’une énergie folle et d’une beauté frémissante. Ils sont d’ailleurs mes préférés. Egalement, les moments mélodiques et plus post-rock (qu’on trouve davantage vers la fin) ne sont pas sans intérêt même s’ils sont pour moi les moins marquants.

Vous l’avez compris, il y a à boire et manger sur disque, et même de quoi se reposer. L’oeuvre des parisiens est ambitieuse, grandiose et réussie! Après plus de dix ans d’existence, on peut affirmer sans crainte que Comity est devenu un groupe unique et grand qui a de quoi rivaliser – à l’échelle planétaire – avec les plus fameuses formations de hardcore.

  1. 99 pistes sans nom
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21 Commentaires

  1. Florent says:

    Je suis ok avec la note, avec la conclusion. Album énorme. Par contre quand tu dis que les riffs c’est du copier/coller (enfin, enchainements abrupts), je ne suis pas vraiment ok je trouve une touche progressive à ce skeud.
    En tous cas, album énôôôrme !

  2. heddy says:

    oui en effet c’est un chef d’oeuvre
    je m’en lasse pas depuis sa sortie
    mais pareil pour le copier/coller
    et je trouve le spassage « post-rock » a comprendre la fin du disque tres tres beau et tres intense

  3. Devin says:

    Essayé mais pas accroché. Pas de compromis en tout cas et ça j’adhère.

  4. Manumal says:

    c/c : Un album assez fou ,99 titres ,mais en fait tout se suit ,un peu comme un morceau géant avec ses différents actes ,on traverse ainsi plusieurs périodes dans l’album où l’on sent que petit à petit l’album montre sa richesse.ça déboule avec un hardcore destructuré,chaotique totalement fou ,après les mélodies deviennent plus folles-dingues (les pistes 10 et suivantes)des fois les riffs me font penser à du Fantomas ou du Dillinger Escape Plan d’ailleurs,petit à petit les pistes se font plus lentes ,plus lourdes ,puis viennent des riffs carréments screamo etc et ainsi de suite je vais pas faire tout l’album.Sinon la production est de qualité ,tous les instruments on un son parfait ,et le chant est bien déchiré comme il faut ,guttural aussi.Bref un album assez unique ,très riche et à posseder absolument !

  5. Pablo says:

    Chaotique je veux bien, par contre hardcore je vois pas trop.
    En tout cas enorme disque.

  6. pearly says:

    monumental ! un résumé de toutes les influences, un condensé de haine, une mise sous pression continue, une intensité débordante…
    ces mecs ont de purs goûts musicaux, c’est évident ! parfois, ça paraît un peu décousu, mais peu importe, quelle merveille !

  7. Faya says:

    Un album absolument bluffant. Comme le dit Fewz on devine les influences mais tout est agencé de façon personnelle, et ce son de guitares avec très peu de gain donne un côté tres dérangeant, chirurgicale. Par contre de mon point de vue la principale force de cet album sont les passages screamos/post rock qui sont terrifiants de beautés. Mention spéciales aux climax « 42 » et « 99 ». A pleurer.

  8. kollapse says:

    Je ne serai pas aussi dythirambique que certains car possède à mon sens quelques petites longueurs mais à coté il y a une puissance de feu et des arrangements complexes super bien foutus dont les passages « post-rock » sont des aérations aussi jolies que bienvenues au sein de cet album plutot compact et étouffant. Un très bon disque, personnel et… dérangeant.

  9. fewz says:

    Bien sur tout se suit. Et on trouve une progression en quelques mouvement principaux. Il y a une progression dans des zones de climats (par là – entre telle et telle piste – c’est plutôt comme ça, etc, etc) mais à l’intérieur mêmes de ces zones de climats c’est touffu et ça peut partir dans tous les sens…. être incontrôlable et imprévisible, c’est ça être chaotique. et ils le font très bien.

  10. cylens says:

    grosse claque pour moi. le son des guitares est fabuleux, la compo, redoutable. ils ont réussi un pari osé. c’est hyper risqué de commencer l’album comme ça. tout est amené de manière logique, les passages longs sont parfaits, je ne trouve pas qu’il y ait de longueurs. ça permet de garder un discours musical cohérent (à l’inverse d’autres groupes qui maintiennent un rythme effrené et deviennent indigestes), ils ont parfaitement maîtrisé les dynamiques de rupture et de continuité, et ce, à l’intérieur même des riffs et dans les riffs, même dans l’orchestration (complémentarité des guitares).
    2 reproches pour ma part: le panning sur les voix, je trouve ça inutile (ça ne sert en rien la musique, les voix sont parfaites, crues, comme le reste de la prod) et désagréable et le découpage en 99 titres… ça ne sert à rien non plus, mais ça me dérange moins :D

  11. shaq says:

    Je suis resté totalement hérmétique à cet album, désolé les gars :)

  12. Hallu says:

    Va donc revoir la définition de « il y a à boire et à manger »… Ça ne veut pas dire qu’il y a de tout, ça veut dire qu’il y a du bon et du mauvais…

  13. pearly says:

    ça, ça m’a bien fait marrer

  14. pearly says:

    après commentaire de quelqu’un :) je tiens à préciser qu’il n’y a rien de méchant
    c’est cynique, c’est gratuit et couillon, mais parfois c’est sorti avec une froideur très bien placée.
    ‘fin bref, trêves d’excuses ;) sans rancunes !

  15. Sam Le Pirate says:

    Une vraie imposture, de la masturbation sans âme qui se cache derrière des cris et des effets techniques ayant pour but d’épater leurs ptits copains comme dans la cour de récré.
    Par pitié, n’appelez pas ça du hardcore, c’est de la zik pour gars de 25 ans en pleine crise d’identité qui croient devenir intélligent en jouant une musique sans queue ni tête.
    Une des meilleures fumisteries de 2006 !

  16. cylens says:

    si tu as des exemples de masturbation avec âme, ça m’intéresse, personnellement

  17. atom says:

    une des meilleures fumisterie de 2006 avec quand meme mort de blut aus nord.merci pour les chros au fait.

  18. Florent says:

    Atom : t’as oublié le Spektr aussi ;-)

  19. Sam Le Pirate says:

    Il ne faut pas dire de bétises tout de même, Blut Aus Nord a déjà fait ses preuves, c’est de plus une formation d’un autre niveau que Comity.
    Il y a une grosse différence entre un album conceptuel glauque et malsain et une fumisterie masturbatoire. Je ne vois aucun point commun entre ces deux disques autre qu’ils sont sorti sur le même label.

  20. cylens says:

    quelqu’un se dévoue pour lui expliquer?

  21. atom says:

    c’est pas faux

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