Pillier du doom/sludge du sud profond de la Nouvelle Orléans, synonyme de metal brut de fonderie, guitares vrombissantes accordées plus bas que terre d’où émanent des riffs binaires chaloupés, voix bourrue de barbu patibulaire bedonnant. Pied de biche. Crowbar.
Année après année, le groupe de Kirk Windstein poursuit sa route, parfois dans l’ombre de ses side projects, plus stoner avec Down, plus récemment plus hardcore pour Kingdom of Sorrow avec Jamey Jasta de Hatebreed, mais il revient toujours plus ou moins régulièrement à « son » groupe, qui en 20 ans d’existence, sort ici son 9ème album. Accompagné de quelques potes de Soilent Green et Goatwhore, il nous propose une nouvelle série de tubes bien ficelés sous tous les angles, sans surprises, on est dans le style qu’il a contribué à forgé, le sludge, dans sa version la plus métallisée, grasse, puissante et propre à la fois.
Depuis Time Heals Nothing, la production a gagné en rondeur et en précision, Kirk s’est sensiblement amélioré vocalement, mais les 6 ans qui ont passé depuis Lifesblood for the Downtrodden passent inaperçus. Crowbar n’a en rien perdu sa force, les 12 titres se partagent entre doom/sludge pachydermique et cavalcades thrashy plus entrainantes, mais quel que soit le tempo, le headbanguing est de rigueur.
L’aspect bucheron des titres rapides comme le single « Cemetery Angels » est agréablement mis en valeur par des parties mélodiques de toute beauté, les arpèges et choeurs de « A Farewell To Misery » coupent l’album en deux pour permettre de souffler avant le riff ultra-puissant de « Protectors Of The Shrine », de même « Let Me Mourn » et « Echo An Eternity » proposent ce qu’on pourrait qualifier de ballades sludge aux voix mélancoliques moins glaireuses, un peu à la façon d’Alice in Chains, enfin des ballades avec de gros riffs velus et un son énorme à faire grésiller les subwoofers.
A la fois une bonne introduction à ce groupe sous-estimé et une continuation réussie de sa discographie, Sever The Wicked Hand est un album indéniablement réussi, une leçon dans le genre à tester pour tout amateur de gros, de très gros, son.
01. Isolation (Desperation)
02. Sever The Wicked Hand
03. Liquid Sky And Cold Black Earth
04. Let Me Mourn
05. The Cemetery Angels
06. As I Become One
07. A Farewell to Misery
08. Protectors Of The Shrine
09. I Only Deal In Truth
10. Echo An Eternity
11. Cleanse Me, Heal Me
12. Symbiosis
Allez hop, commandé. J’avais lu Windstein dire qu’il avait arrêté la tise et que c’était le premier album du groupe à avoir été composé en toute sobriété depuis 25 ans, je crois que c’est aussi celui derrière lequel ils ont tout produit eux mêmes, je sais pas si ça change quelque chose toujours pas écouté le disque. Assez d’accord sinon c’est vrai que ce groupe gagne clairement à être plus connu, non pas parce que Windstein joue aussi dans Down aux côtés D’Anselmo qui a aussi produit des disques de Crowbar au passage, mais juste parce que ce groupe pue aussi la classe et que dans son registre il fait mieux que se défendre.
la vache on est loin de « crowbar »/l’album (seul disque que j’ai du groupe), ils ont perdu quelques poils depuis ’93