Alkerdeel – Slonk

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Style: black metalAnnee de sortie: 2021Label: Consouling Souls/Babylon Doom Cult Records

Les quatre belges d’Alkerdeel apprécient interpeler par leurs visuels. De la grenouille disséquée sur De Spinzalvinge (2010) au diablotin péteur de Lede (2016) en passant par l’attaque de renard en ombre dégoulinante de Morinde (2012), les animaux et créatures fantastiques font partie intégrante de l’univers du groupe. Sur Slonk, c’est donc un lapin qui se voit en orner l’artwork. Un animal bondissant n’indiquant aucunement des titres courts et expéditifs.

Au contraire même puisque « Vier »(feu – chaque titre traitera d’un élément) prend bien son temps pour démarrer, d’abord par une onde atmosphérique puis un mur de son sludgy par-dessus lequel Pede (le vocaliste, oui c’est comme ça qu’il s’appelle) parsèmera de cris possédés l’espace déjà bien délétère. Puis peu avant la neuvième minute, la rythmique, lente et oppressante jusqu’alors, s’emballe et voit sa vitesse multipliée par trois. Le climat déjà bien malade prend ici une dimension plus chaotique dans cette implacable frénésie. « Eirde » (terre) succède à cette introduction sans transition. Mur de son dissonant, vitesse extrême, pluie de cymbales et vocaux perçants, tout est là pour combler l’amateur de black metal qui gratte en manque d’un headbang digne de ce nom.

« Zop » (eau) ne faiblit pas, dégageant une effroyable furie au milieu de riffs en trémolos plus mélodiques qui tutoient ceux d’un Ash Borer ou Ultha. Les breaks sont légion, quasiment punk (à la troisième minute) pour finalement ralentir à nouveau du côté du sludge pour deux dernières minutes rugueuses à souhait. Finalement « Trok » (air) termine cet album tel un torrent dévastateur, le mur rythmique étant particulièrement éprouvant tandis que la voix s’en extrait entre douleur, peur et folie furieuse.

Bref, ce n’est pas vraiment une balade en forêt dominicale qu’on a ici mais une sorte de revisite ravageuse du cascadian black metal (parfois presque sensible). Une plongée en quasi apnée dans un univers véhément aussi dangereux qu’éreintant, ne vous fiez pas au joli lapinou de la cover, il est très énervé et lourdement armé.

  1. Vier
  2. Eirde
  3. Zop
  4. Trok

beunz
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