[Live-report] Impericon Never Say Die! 2022

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Style: deathcore/metalcoreAnnee de sortie: 2022

Dimanche 20 Novembre 2022 au Futurum (Prague, République tchèque):

Devenu une référence pour les amateurs de metalcore, l’Impericon Never Say Die! faisait son retour après une édition 2021 annulée. Cette sorte de mini-festival lancé par le site de fringues allemand du même nom a réussi cette année a reconduire quelques noms prévus l’an dernier (Spite, Currents, Invent Animate) et en a ajouté quelques autres pour un total de sept groupes (meme célèbre: ça fait un peu beaucoup là non ?!).

Arrivé à l’heure du thé au Futurum (salle pragoise d’une capacité d’environ 500 personnes), c’est à Boundaries que revient la tâche d’ouvrir ce marathon en -core. Et malgré l’heure avancée, les spectateurs sont là en nombre et réagissent au quart de tour au metalcore teinté de beatdown des gars du Connecticut (ça moshe sévère dans les premiers rangs !). Jouant neuf titres issus de leurs deux albums, le groupe se distinguera par un son très imposant et trois préposés au chant (le chanteur principal, le bassiste qui parlera entre les morceaux et enfin le batteur qui assurera le chant clean sur « Realize And Rebuild »). S’approchant parfois de Misery Signals avec ses passages parlés, Boundaries proposera un court set bien lourd toutes basses en avant (une constante ce soir, le son sera très fort) tout en montrant une belle assurance, pas du tout impressionné de passer en premier.

Seul groupe européen de cette tournée, Cabal vient du Danemark et j’avais déjà eu l’occasion de les voir en première partie d’Hexis il y a quelques années. Le quintet de Copenhague a depuis gagné en assurance et en présence scénique, notamment son blondinet de chanteur qui incarne à lui seul l’aspect sinistre dégagé par leur blackened deathcore. Musicalement, cela ressemble à une simple collection de breakdowns brutaux mais les atmosphères noirâtres (qui peuvent un peu évoquer Celeste) font la différence, nous entraînant assez facilement dans les mélodies malsaines essentiellement issues de Magno Interitus, leur dernier album sorti récemment chez Nuclear Blast. Plutôt sympa.

Vient ensuite le tour d’Invent Animate, quartet texan venant ajouter un peu plus de mélodies que bon nombre de leurs comparses du soir. Je soupçonne en tout cas le guitariste et le bassiste d’être fans de Bruno Le Maire, ces derniers arborant chacun un joli col roulé beige très seyant. Passé ce détail vestimentaire, le groupe va envoyer un djent particulièrement massif. Pourtant les mélodies tiennent aussi une place centrale chez eux, par le chant qui n’hésite pas à aller dans du clean quasi emo puis par le guitariste qui jouera une partie du temps des plans en tapping (il paraîtra souvent isolé, très concentré sur son instrument). Quant au message délivré par le groupe, il sera aux antipodes de la glauquitude assumée juste avant par Cabal, le chanteur parlant d’entraide, de souffrance psychologique et proposant même au public de tenir la main de son voisin (pas très geste barrière mais why not). Personnellement, malgré quelques passages appuyés, je ne parviendrai pas à entrer dans leur set, les vocaux haut perchés récurrents ne m’y aidant pas vraiment, dommage…

Revenons à du bas du front avec Spite ! Le groupe californien a sorti un album sur Rise Records (rappelez-vous, les responsables de la popularité d’Attack Attack!) un peu plus tôt dans l’année et entend balancer un deathcore (pour le coup plus death que core) qui ne cherche qu’une seule chose: poutrer. Absolument rien d’original dans la recette de Spite qui mixe gros breakdowns (et quelques accélérations) avec une panoplies de gruiks gruiks/breebrees assurés par un vocaliste bien charismatique, mais on se laisse finalement aller à bouger sa tête en cadence tant les grooves en imposent. Moment un peu foireux à relever, lorsque le batteur de Boundaries viendra faire un featuring avec un micro pas allumé (on ne l’entendra que sur la fin de son passage), c’est con ! Bref, le genre de groupe qui me laisse plutôt indifférent sur disque mais qui se montre finalement assez plaisant sur scène.

L’heure avance, la fatigue aussi alors que débute le cinquième groupe du soir: Currents. Le quintet originaire du Connecticut a déjà onze ans d’existence et une expérience visible dès son entrée sur scène. Jouant un metalcore puissant contrasté par des passages à voix clean, j’ai clairement eu du mal à accrocher sur album (j’ai tenté le coup avant le concert) et… bah pareil en live ! Les gars maîtrisent clairement ce qu’ils font mais les passages softs (bien que plus nerveux en live) finissent par me lasser. Peut-être que ma fatigue s’intensifiant y est aussi pour quelque chose. Bref, pas mon truc malgré l’enthousiasme général.

On en arrive enfin au co-headliner de la tournée: After The Burial qui a su au fil des années se tailler une très solide réputation. Le combo de Minneapolis toujours signé sur Sumerian Records a de la bouteille et le démontre par un son écrasant. Le djentXmetalcore des quatre du Minnesota n’a plus grand chose à voir avec les débuts du groupe (qui ne compte plus que le guitariste comme membre fondateur), on a là un modèle de puissance avec des riffs ultra massifs accompagnant un chanteur ultra charismatique. Celui-ci prendra un moment pour parler un peu du passé et du fait qu’ils ont dû interrompre leur tournée précédente en plein milieu à cause d’une certaine épidémie, ce qui leur a valu d’énormes pertes financières… mais qu’ils sont désormais gonflés à bloc et prêts à rattraper le temps perdu ! Cela s’est clairement vu ce soir vu la grosse claque qu’était leur set !

Après un « Bohemian Rhapsody » de qui vous savez repris en chœur par une grosse partie du public, Suicide Silence investit enfin la scène pour l’ultime set du soir. Les (majoritairement) barbus sont tout sourires et Eddie Hermida (All Shall Perish, qui ressemble de plus en plus à Max Cavalera), le préposé au micro, montre d’emblée que son remplacement de Mitch Lucker (chanteur originel décédé d’un accident de moto il y a dix ans) est tout justifié tant son panel vocal (entre growls, aboiements et pig squeals) est maîtrisé. Le groupe californien (qui célèbre ses vingt ans cette année) jouera une sélection essentiellement basée sur ses morceaux les plus emblématiques de « l’ère Lucker » avec des tubes (versions deathcore) tels que « Unanswered », « Wake Up » ou « No Pity For A Coward », mais proposera aussi quelques nouveautés telles que « You Must Die » ou « Fuck Everything », nouveaux titres aux titres laissant entrevoir un gros songwriting (lol). L’exécution est sans faille, le son est énorme, les « classiques » joués au poil, tout ça dans une bonne humeur communicative avec un public déchainé. Malgré l’heure avancée et la fatigue accumulée, le spectacle proposé là était bien fun à regarder.

Bref, la grosse machine qu’est l’Impericon Never Say Die! n’a pas failli à sa réputation: des groupes parmi ce qui se fait le mieux dans le genre et une organisation millimétrée grâce à des roadies ultra efficaces pour les changements de plateaux (au point même d’avoir eu de l’avance sur les temps prévus, ça n’arrive pas tous les jours !). Deux défauts cependant et non des moindres, la durée due au nombre de groupes présents sur la tournée (c’est le concept du festival qui veut ça, mais ça fait long pour l’organisme), et le prix du merch incroyablement cher. Je veux bien qu’il y ait eu le covid et l’inflation derrière mais le moindre t-shirt à 30 euros (même ceux des « petits » groupes), ça fait quand même beaucoup ! Une bonne soirée sous le signe de la brOOtalité malgré tout.

Merci à Sam et Eros de Kinda Agency pour l’accréditation.

beunz
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