Mini-chroniques de fin d’année version 2023 (volume 2)

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Style: diversAnnee de sortie: 2023

Et voilà, 2024 est déjà là (et une bien bonne année au passage !). Voici comme promis une seconde sélection de mini-chroniques d’albums méritant le détour en attendant nos tops individuels de l’année (à venir très bientôt). Bonnes (re)découvertes !

WayfarerAmerican Gothic (Century Media Records/Profound Lore Records) western black metal

Passés maîtres dans l’art de mélanger black metal et grands espaces du Far-West, les quatre gars du Colorado sont revenus en 2023 armés d’un cinquième album tout aussi passionnant que les précédents. American Gothic propose de nombreuses phases americana (ne lésinant pas sur les atmosphères folk grâce à des guitares acoustiques, lap steel ou encore quelques synthés sur le superbe “A High Plains Eulogy”) qui côtoient donc des passages black metal plus tendus, mais à l’impact complété de nombreuses nuances mélodiques, permettant quoi qu’il arrive une accroche optimale à cette spectaculaire épopée (néanmoins très sombre et mélancolique).

Earth GroansTongue Tied (Solid State Records) metalcore chaotique

Voilà un groupe qui aurait bien plu à Clément le nolife (salut à toi si tu passes dans le coin), Earth Groans est en effet une formation de christiancore, vous savez la frange religieuse de la scène hardcore/metal ricaine. Artwork à l’ancienne, son un peu compressé mais assez franc du collier pour convaincre, Tongue Tied tient là du Norma Jean des débuts avec une énergie chaotique communicative (des panic chords en veux-tu, en v’là) accompagnée de juste assez de mélodies pour captiver tout du long. Très plaisant.

Day AchesOne Last Dream Before Dying (Really Rad Records) grunge/shoegaze

Comme l’an dernier, le grungegaze a eu le vent en poupe en 2023, nombreux ont été les groupes à se glisser dans cette mouvance. Day Aches a enfin sorti son premier album après quelques singles très prometteurs (“New June” en tête). One Last Dream Before Dying est une collection de tubes doux-amers entre rêverie nostalgique (forcément des 90’s), moments plus psychédéliques et multitude d’émotions pour quarantenaires déprimés. A ranger pas très loin de vos albums de Soul Blind, Superheaven et de Paerish.

Neon FuneralBanned From The Goth Club (Cleopatra Records) post-punk/synth-goth + screamo

Quartet du New Jersey kiffant autant l’agression que le latex noir, Neon Funeral a décidé de fusionner ça pour créer leur tambouille. Leur nouvel EP Banned From The Goth Club porte un nom prédestiné: on imagine très bien les loustics débarquer dans une batcave et prendre possession du dancefloor en lançant leur son (“Avollition”, dansant et ultra efficace). Mixant chant façon post-punk désabusé et cris façon screamo au sein d’une atmosphère synthétique typée 80’s, on se retrouve avec un entre-deux très personnel sur ces quatre titres, tantôt fédérateurs, tantôt plus introspectifs. Une jolie petite réussite.

WormholeAlmost Human (Season Of Mist) deathcore technique

Si vous trouvez le deathcore trop monotone et le death technique trop fatigant, vous pouvez déjà passer à la mini-chro suivante car Wormhole mixe ces deux facettes. Non, en réalité, le mélange aussi épais que désorientant se suit avec un malin plaisir tant les séquences brutalo-groovy s’intègrent parfaitement avec celles faisant parler la technique instrumentale, particulièrement irréprochable. Et même si une certaine monotonie (vocale surtout) s’installe parfois, Almost Human se révèle plutôt entrainant si vous êtes dans un mood de brutasse basse du front.

KapiturCovered In Dust (Sin After Sin) black metal/doom/folk

Monté notamment par un membre de Spectral Wound (excellent black metal originaire de Montréal), Kapitur s’en distingue en offrant un Covered In Dust du genre aussi ouvert que passionnant. Nous menant entre moments éthérés, fragiles via la voix sensible de sa chanteuse et mélancoliques grâce à une incorporation naturelle d’un violoncelle, Kapitur sait aussi montrer les crocs en partant soudain dans des contrées black metal ravageuses. Beau boulot sur les atmosphères que ce solide premier EP.

Tomb MoldThe Enduring Spirit (20 Buck Spin) death metal

Petit ravalement de façade pour Tomb Mold sur ce nouvel album, le groupe canadien n’a pas souhaité donner dans la redite mais a cherché à renouveler son death old school. Ayant apparemment écouté pas mal de prog des années 70 (avec une guitare lead aventureuse) ainsi que des classiques du death comme Death, ces nouvelles influences viennent donc rejoindre ici leurs habitudes HM-2 et ces vocaux toujours putrides. Une jonction naturelle entre old school et incursions mélodiques parfois jazzy (“Will Of Whispers”) qui a de quoi surprendre au vu des antécédents de Tomb Mold mais qui fonctionne totalement !

Body VoidAtrocity Machine (Prosthetic Records) doom/sludge

Un peu d’apocalypse dans vos oreilles ? C’est ce qu’entreprend Body Void sur ce bien nommé Atrocity Machine, magma sonore aussi lourd qu’irritant prenant la suite du non moins excellent Bury Me Beneath This Rotting Earth (2021). Entre sludge, doom, drone et embardées noisy où les stridences vocales (parmi les plus déchirées qui soient) viennent glacer d’effroi tout ce qui se trouve aux alentours. Une épreuve douloureusement fascinante.

Pa Vesh EnCatacombs (Inferna Profundus Records) black metal torturé/ambient

L’ami Pa Vesh En n’en a pas eu assez d’un seul album cette année, alors voici un second sonnant telle une seconde partie de son terrifiant Martyrs. Le biélorusse envoie sur ce Catacombs une nouvelle collection de titres éprouvants, jouant sur la glauquitude et l’inconfort. Tout ce qu’on a aimé sur Martyrs se retrouve ici, les ambiances moribondes jouant sur les répétitions (peut-être même plus raw ici), le côté fantomatique accolé à ces vocaux possédés nous laissant hypnotisé malgré la chair de poule constante.

Chop Chop Chop Chop Chop Chop Chop ChopWe Live As Ghosts (autoproduction) cybergrind

Nom pas bien finaud, titres expédiés en quelques secondes, bienvenue dans le monde merveilleux du cybergrind. ChopX7 est un projet d’un gaillard ultra prolifique aimant par dessus tout faire du bruit et distordre tout ça (parfois lors de prestations live dans l’esprit de ces happenings sans queue ni tête). Ces dix-neuf pistes dépassent à peine le quart d’heure, de quoi se faire rouler dessus par cet amalgame haineux fait de vociférations, de boites à rythmes dans le rouge et de bidouillages/samples souvent irritants (notre gaillard se vantant d’ailleurs de n’avoir utilisé aucun vrai instrument). Tel un rejeton de The Locust et Agoraphobic Nosebleed, un réjouissant concentré de folie furieuse.

WozniakMemory Disorder (Morningside Young Team Records) post-rock/shoegaze

Contrairement à ce que son patronyme évoque, Wozniak n’est pas un groupe polonais mais écossais. Actif depuis une dizaine d’années, le groupe d’Edimbourg offre sur ce nouvel album une musique majoritairement instrumentale à forte teneur cinématographique. D’atmosphères aériennes en passages davantage pulsés (grâce à une basse souvent discrète mais au rôle déterminant) en passant par des moments aux vocaux fragiles (“Black Polaroid”, pouvant évoquer Oh Hiroshima), ces sept titres dégagent une douce mélancolie allant de pair avec le froid de saison. Amateurs de Russian Circles ou encore de Caspian, voici votre nouvelle pause douceur.

ThantifaxathHive Mind Narcosis (Dark Descent Records) black metal avant-gardiste

Cela faisait neuf ans et l’incroyable Sacred White Noise qu’on attendait un nouveau long-format de la part de ces mystérieux canadiens (toujours anonymes), et le voilà enfin ! Hive Mind Narcosis arrive cinq ans après l’EP Void Masquerading as Matter et en reprend la ligne directrice, celle d’un black metal dissonant et alambiqué, plein d’inattendu et de libertés et pourtant tellement précis derrière son apparent bordel anxiogène. Cryptique mais prenant, de la très belle ouvrage et de quoi ravir les amateurs de Deathspell Omega ou Dodecahedron.

Squid PisserMy Tadpole Legion (Three One G) hardcore grind chaotico-foufou

Duo masqué (en calamars, vu leur patronyme) de L.A composé de Tommy Meehan (Deaf Club et plein d’autres) et de Seth Carolina (Starcrawler), Squid Pisser a signé avec My Tadpole Legion un premier album aussi radical qu’amusant. Pour ce faire, les deux gars se sont entourés de différents invités provenant de groupes essentiellement énervés (The Locust, Punch, Melt Banana, Tera Melos ou encore Nekrogoblikon), histoire d’envoyer plus de folie à son extrême programme (avec un certain Kurt Ballou à la production, autant dire que ça envoie !).

Terra BuilderSolar Temple (Transcending Obscurity Records) blackened death/grind

Jeune groupe allemand monté par quelques membres de groupes underground gravitant autour de la scène metal/hardcore (avec pour le plus connu le guitariste de Neaera, ici au chant), Terra Builder vaut la peine de s’y intéresser si l’on aime se prendre déflagration sur déflagration dans la gueule pendant un peu plus d’une demi-heure. Se réappropriant le son apocalyptique d’Altarage (autre gros album sorti en 2023 !) avec beuglements charismatiques mis en avant, gros grooves écrasants alternés avec des accélérations furieuses (pensez Full Of Hell/Knoll dans ces moments-là), vous comprendrez bien que l’on a là une belle boucherie.

beunz
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