Metallica – Ride the Lightning

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Style: thrashAnnee de sortie: 1984Label: Elektra Records

22 ans bordel. Cet album est sorti il y a 22 ans. Je ne l’ai bien évidemment pas découvert dès sa sortie puisque ma première rencontre date d’un des nombreux EP plus ou moins officiels (Seek and Destroy/Blietzkrieg) arborant le fameux patronyme « emprunté » à un magazine. En revanche, une fois le venin instillé, je me suis accaparé la discographie du groupe dans l’ordre chronologique.
Pourquoi Ride… plutôt que And justice for all…, Master of puppets, Metallica ou le mythique Kill ‘em all ?

Pour plusieurs raisons : je n’apprécie vraiment pas la production d’And justice et le côté « on voulait montrer à l’époque qu’on savait jouer technique » est difficile à digérer sur la longueur. Le black album ? Probablement celui qui vieillit le plus mal niveau production (tout ça pour ça…) ; certes, des tubes (Sad but true, Enter sandman) désormais incontournables, des bijoux méconnus (My friend of misery) mais trop de titres de remplissage à mon sens. Master of puppets ? L’apogée artistique du groupe selon moi (et beaucoup de fans), les compos les plus abouties, de grands progrès niveau chant, production, exécution, une inspiration phénoménale. Bref, le chef d’œuvre de la carrière.

Mais je souhaitais rendre hommage à quelque chose de plus originel. Kill ‘em all dans ce cas ? En tant qu’album, je ne le supporte plus. Les titres joués en live cartonnent toujours mais la voix d’Hetfield m’est devenue insupportable. J’avais du mal à l’époque mais là c’est rédhibitoire. Et puis je le trouve moins personnel que l’album bleu/vert et démodé pour certains passages (dieu qu’Hit the lights me paraît désormais ancré, embourbé dans cette époque !). J’ignore s’ils ont réellement décidé de cesser de jouer du speed après avoir entendu Slayer mais bien leur en a pris. Ride the lightning donc.

Petite cerise sur le gâteau avec l’apparition de ce dernier : le début d’un leitmotiv appelé à avoir du succès chez les détracteurs : trahison ! y’a une ballade ! Hetfield ne hurle plus, il chante !
Eh oui, on a droit à une « ballade » metal avec ce qui est pourtant devenu l’un de leurs titres phares Fade to black. Un titre à la structure tout en crescendo, déployant émotion, rage et densité ; structure que l’on retrouvera sur d’autres albums et où Metallica sauront montrer qu’ils sont passés maîtres en la matière.
L’intro de Fight fire with fire est elle aussi un superbe pied de nez à la « bourrin attitude » et j’imagine la tête de ceux qui découvraient à l’époque les premières secondes acoustiques et baroques d’un album sensé être violent jusque dans ses moindres pores. Et pourtant, ce titre – avec l’hymne quasi absolu Creeping death – recèle une part de noirceur qu’on ne retrouvera plus. L’influence King Diamond dont Lars était un fan invétéré ?
Et que dire, à ce niveau, du final de For whom the bell tolls aux sonorités incantatoires ?
Le contraste avec le morceau suivant (la ballade sus-indiquée) est alors d’autant plus saisissant lorsque retentissent les guitares electro-acoustiques, une voix posée, et un petit solo mélodique des familles. Et là on a tout le savoir-faire, le secret de fabrication de la formule ultime : les gros riffs qui tuent alliés à la mélodie et au groove.

Les types ont tout compris et prodiguent leur leçon avec assurance et audace. Le titre-album est à ce propos un exemple typique où l’on se prend à taper du pied puis à être transporté par un superbe duel de guitares. Que ce titre mériterait d’être joué plus souvent en live, foutredieu !
Seule petite ombre au tableau à mon goût : un Trapped under ice prévisible et revêtant encore une couleur heavy speed metal qui dénote un peu par rapport au reste.

22 ans plus tard on ne peut que redouter une cristallisation de la production sinon du travail de composition. Si, pour ce qui concerne la première je n’en suis pas totalement convaincu (superbe boulot de Rasmussen), rien n’est plus faux selon moi relativement au second. J’écoutais encore récemment – pour ne citer que cet exemple – le Volcano de Satyricon et je n’ai pu m’empêcher de penser qu’un titre comme Possessed, hormis la voix bien sûr, n’est pas sans devoir allégeance aux 4 Horsemen.

Y’a quoi au-dessus de chef d’œuvre intemporel ?

  1. fight fire with fire
  2. ride the lightning
  3. for whom the bell tolls
  4. fade to black
  5. trapped under ice
  6. escape
  7. creeping death
  8. the call of ktulu

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

darkantisthene a écrit 276 articles sur Eklektik.

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23 Commentaires

  1. Devin says:

    Ride The Lighting c’est le meilleur des trois pour moi . Le titre éponyme est mon petit chouchou..

  2. darkantisthene says:

    des 3 albums avec burton je suppose?

  3. Devin says:

    Non ,de la trilogie Rid- Master-Justice.

  4. Devin says:

    Ride..

  5. AlcheMist says:

    Jamais pu encaisser Metallica, surtout à cause de la voix d’hetfiled. Jamais un de leur titre ne m’a touché, et pourtant v’là la référence. Des titres qui accrochent par ci par là, comme ‘For Whom…’ ou ‘Fade to Black…’ mais bon, rien à faire, je suis un hérétique ;OP

  6. matstriker says:

    et n’oublions pas le fantastique et tenebreux call of ktulu, un des meilleurs instrus du groupe et qui fait vraiment honneur a son titre (lisez Lovecraft si vous avez pas compris)

  7. sano says:

    Jsuis plus fan de master, je connais pas celui là et j’ai envie de le connaitre maintenant.

  8. kaizermilou says:

    ok mais ca ne vaudras jamais un SLAYERRRRRRRRRRRRRRRRR

  9. Julien says:

    Ca n’a surtout rien à voir avec Slayer !!
    Album énormissime, je ne sais pas combien de fois j’ai du l’écouter (en prenant soin d’éviter Escape, titre indigeste malheureusement) !!!
    T’abuses un peu de dire que la prod du Black album est absolete, parce que je trouve perso qu’elle reste enorme à l’heure actuelle !
    MetallicA, probably (my) best band in the world ! :p

  10. Doc says:

    mon skeud a mois!!!!
    trés bonne kro , mais finalement on peut l’aimer pr 300 raisons différentes ce méfait ; reste que le feeling c’est du pur MetallicA et ca…..sa le fait!!!!

  11. Doc says:

    mon skeud a mois!!!!
    trés bonne kro , mais finalement on peut l’aimer pr 300 raisons différentes ce méfait ; reste que le feeling c’est du pur MetallicA et ca…..sa le fait!!!!

  12. darkantisthene says:

    @sano : tant mieux, c’est tout l’intérêt de cette rubrique de susciter l’envie d’écouter de vieux albums :)
    sinon je persiste je trouve la prod’ du black album tout sauf intemporelle, à l’écoute il me semble qu’on ne peut éviter de dire que cet album ne pourrait pas sortir tel quel aujourd’hui alors quand je pense à « a year and a half in the life … » je rigole doucement…

  13. sano says:

    @darkantisthene, t’as bien rempli ton role alors.

  14. jéjé says:

    suggestion pour une prochaine chronique « anthologik »: grin, album des suisses de Coroner. Et aux lecteurs de ce message, même si ma suggestion n’est pas pris en compte, vous pouvez foncer dessus les yeux fermés! promis

  15. mrfred says:

    mon préféré reste (et de loin), master of puppets ;)

  16. Monster says:

    Mon préféré de Metallicaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

  17. Joss says:

    @ Jéjé : Ouaip Coroner c’est gerable. Mais pour ma part je ne connais que « No more colour » et « Mental Vortex » donc je ne pourrais pas faire Grin ;-)

  18. damien luce says:

    Bonne chro, mais je préfère mettre cette phrase « Y’a quoi au-dessus de chef d’œuvre intemporel ? » pour Master of puppets!!! Enfin c’est sûr que cet album n’a pas pris ne ride et je l’écoute toujours avec autant de plaisir depuis maintenant plus de quinze ans!!!!

  19. jéjé says:

    à joss ( et désolé d’utiliser Metallica pour parler de Coroner): Grin, c’est le plus moderne des albums de Coroner (le dernier sorti aussi…), et il ne sonne pas « daté », d’où aucune gêne dès la première écoute: quant à la musique, j’aimerais être dans ta situation: m’appréter à écouter cet album pour la première fois

  20. Joss says:

    @ Jéjé : ba si tu veux discuter de Coroner t’a plus qu’a venir t’inscrire sur notre forum :-) [/Mode promo]

  21. Edge says:

    Difficille de choisir entre Ride et Master !
    Ride est tout simplement phenoménal, un monument.
    Mention special pour tous les bassistes : The Call of Cuthulu meme si pas facile attendre au niveau basse, est tout simplement une demonstation de la maitrise parfaite de C. Burton de la basse et des effets (Wha-wha + disto).
    Un incontournable de ce qu’etait reéllement Metallica, un monument !

  22. Garbath says:

    Je suis tout à fait d’accord avec le chroniqueur sur cet album. Par contre, j’adore aussi Kill’em All et j’ai du mal avec and justice for all sur lequel je n’aime pas le son de la batterie. Metallica a été à son apogée pendant seulement deux albums. Je ne vais pas revenir sur ce qu’ils font maintenant, mais ils nous auront offert 3 albums intemporels!

  23. Thrashhhh says:

    Superbe!Magnifique!Sublime!
    Ces trois mots ne sont pas suffisants pour décrire Ride the Lighnting. J’ai commencé à écouter Metallica (le Metallica de l’époque thrash bien évidemment) avec cet album et j’ai toujours autant de plaisir à l’écouter!
    Le meilleur selon moi des quatre chef-d’oeuvres que nous ont pondus les « Four Horsemen »

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