L’année 2012 se termine en beauté et voilà encore une belle découverte quelques semaines avant la clôture. Pourtant Lento, groupe italien de son état, n’en est pas à son coup d’essai, et cet Anxiety Despair Languish est même leur 3ème album (Earthen, leur premier album étant par ailleurs chroniqué sur Eklektik). Le groupe pratique un métal instrumental flirtant avec le post-hardcore et le doom (mais ça c’était plutôt avant d’après ce que j’ai pu lire), le sludge, le post-rock et même l’ambient. Associant en effet gros riffs metal et ambiances plus feutrées, les italiens font montre d’un vrai talent pour développer des atmosphères tantôt furieuses, tantôt mélancoliques ou mystérieuses.
Lento sort clairement du lot de toutes les formations instrumentales habituelles grâce à l’apport de nappes de clavier qui viennent renforcer les atmosphères évoquées, et grâce à son goût (bienvenu) pour la concision. Loin des blocs monolithiques chiants proposés par certains groupes, Lento balance en effet 13 morceaux pour moins de 41 minutes de musique et le morceau le plus long dépasse à peine les 4 minutes. Certains pourront s’en plaindre, estimant que le groupe ne prend pas assez le temps de faire durer et de développer ses ambiances. Personnellement je me félicite de ce choix car on ne s’ennuie jamais, les ambiances changent, les morceaux défilent et virevoltent, passant du survoltage (le morceau titre par exemple) à la quiétude bienveillante (« Blackness » merveille paisible de 2 minutes ou « Years Later » qui ne dénoterait pas sur un album de Om), voire même alternant les deux ambiances au sein d’un même titre (voir par exemple « A Necessary Leap » et ses claviers Negura Bungetiens). Quitte même à faire un détour par de l’ambient inquiétant (« Inwards Disclosure »).
Il se dégage une certaine technicité ou complexité de la musique des italiens, qui ne se change pour autant jamais en cacophonie ou même simplement en confusion, tant tout s’enchaîne à merveille et apparaît logique. On est parfois pas loin d’un Keelhaul (en moins sauvage tout de même, comme sur « Blind Idiot God »), voire même de certaines ambiances (les plus paisibles évidemment) à la Deathspell Omega (particulièrement la rythmique de la première moitié de « Unyielding / Unwavering » qu’on croirait tirée d’un passage de Paracletus) mais le groupe ne rechigne pas non plus à servir l’efficacité brute et la mélodie à l’instar d’un Russian Circles, comme sur le superbe « The Roof ».
Il y avait longtemps qu’un album 100% instrumental ne m’avait pas scotché comme ça personnellement… La classe à l’état brut jusque dans cet artwork léché, alors pourquoi hésiter ?
A découvrir ci-dessous avec un montage des titres 4+5.
http://www.youtube.com/watch?v=PVbJZq5C6b8
Tracklist :
1. Glorification of the Chosen One
2. Death Must Be the Place
3. Questions and Answers
4. Blackness
5. Anxiety, Despair and Languish
6. The Roof
7. Years Later
8. A Necessary Leap
9. Underbelly
10. Blind Idiot God
11. Inwards Disclosure
12. Unyielding , Unwavering
13. My Utmost for His Highest