Une autre année active en écoutes en tout genre et en découvertes de mon côté, même si à vrai dire au niveau des sorties de cette année, ce fut surtout des groupes que je connaissais déjà qui m’auront de nouveau plu. On ne se refait pas et plus les années passent, plus on trouve ses marques dans des genres bien connus. Pour moi, c’est bien simple, tout ce qui comporte une composante progressive est susceptible de m’intéresser, du rock progressif calqué sur celui des précurseurs des 70s au death technique progressif actuel. Après mon exploration du funk et du jazz des années 70 en 2011, j’ai approfondi le rock progressif qui évoluait en parallèle, et tilté sur Yes, ELP, Genesis, Rush.
Le top 10
Enslaved – RIITIIR
Le black est loin d’être mon style de prédilection, mais Enslaved est un de mes groupes fétiches depuis Monumension. A vrai dire, le groupe ne m’a jamais déçu, j’ai apprécié tous leurs derniers albums depuis Isa, mais cette cuvée 2013 a quelque chose de plus il faut l’avouer. Personne ne s’attendait à un tel retour des norvégiens, qui ont réussi à poursuivre leur exploration du black metal dans une optique progressive, sans renier leurs racines ni verser dans l’auto-parodie.
Between the Buried and Me – The Parallax II : Future Sequence
L’EP précédent, le Parallax I, mettait déjà sur la voie, Between the Buried and Me est toujours aussi inspiré et nous propose un album en forme de voyage cosmique, conciliant sous une bannière progressive des influences allant d’un extrême à l’autre, avec toujours des surprises aux détours.
Converge – All We Love We Leave Behind
Là où certains amateurs des débuts du groupe s’en détournent, la musique de Converge me touche de plus en plus à chaque album, le quatuor se bonifie avec le temps, fignole ce hardcore chaotique qu’il a participé à créer. Des riffs plus marquants, des voix plus percutantes, des structures toujours plus complexes, c’est ce que j’attend du groupe et c’est ce qu’il nous a proposé sur All We Love We Leave Behind.
Periphery – II: This Time It’s Personal
Le mouvement qualifié de djent, au lieu de sombrer sous une foule de copieurs sans inspiration, est finalement resté restreint à un petit nombre de groupes en 2012. Ce second album de Periphery est une belle preuve de sa vitalité, les fers de lance prouvant qu’ils sont là pour marquer l’époque et ils ont finalement progressé à tout point de vue, corrigeant même le défaut majeur du 1er album, le chant de Spencer Sotelo, qui livre ici une prestation vocales impressionnante.
The Contortionist – Intrinsic
Le 1er album de The Contortionist présentait déjà un groupe accompli techniquement et déterminé à se détacher du lot, cependant le style abordé lorgnait trop vers les travers du deathcore. Rien ne laissait présager un second album si différent, se concentrant sur les passages les plus personnels du 1er album, une interprétation personnelle d’un metal progressif extrême, futuriste, spacial, semblant provenir d’une autre dimension.
Gorod – A Perfect Absolution
L’EP Transcendence amorçait un virage pour Gorod, le death technique du groupe s’ouvrant de plus en plus, osant des incursions dans des styles tout en préservant les bases d’un style mettant en avant la technicité des musiciens. A Perfect Absolution démontre la place désormais acquise des français dans la vitalité du style.
East of the Wall – The Apologist
Mon histoire avec The Postman Syndrome puis East of the Wall ne cesse de durer, ce collectif de musiciens réussit à chaque nouvel album à poser une pierre à un édifice tarabiscoté et virtuose, une musique sans pareille au croisement entre rock progressif et post-metal/hardcore chaotique. Comment peuvent-ils rester ainsi dans l’obscurité depuis tant d’année?
Animals As Leaders/T.R.A.M./Mestis
Je lie ces 3 projets qui prouvent l’inspiration et la productivité de 2 guitaristes parmi les plus intéressants dans le metal actuel, Tosin Abasi et Ravier Reyes de Animals As Leaders. La vraie surprise fut l’EP de T.R.A.M., project parallèle jazz fusion avec sax de Mars Volta et batteur de Suicidal Tendencies, cela dit le second album de Animals As Leaders, projet solo de Abasi secondé cette fois par Reyes, est une réussite et le court EP solo de Reyes sous le patronyme Mestis laisse présager du meilleur pour la suite.
Astra – The Black Chord
Ce second album d’Astra avec lequel j’ai découvert le groupe est arrivé juste à temps alors que mon intérêt se portait vers le rock progressif des 70s et il faut dire que le groupe américain arrive à retranscrire exactement l’esprit de cette période, ayant assimilé tous ces codes sans pour autant plagier ses ancêtres. Des jams de guitares gorgés d’effets, des claviers aux sons psychédéliques, des morceaux à rallonge et des riffs hard rock prog, The Black Chord a tout pour plaire aux amateurs de cette période.
Katatonia – Dead End Kings
Ce 9ème album de Katatonia – s’il aura laissé indifférent certains amateurs de leurs productions antérieures – s’inscrit dans la continuité de leur discographie, la mélancolie glacée de leur metal est toujours aussi prégnante, la voix de Jonas Renkse ensorcellante, mais leur musique se développe dans un son plus moderne, lourd et enveloppant, et des compositions progressives travaillées dans les moindres détails.
Les suivants
Klone – The Dreamer’s Hideaway Notre chronique laissait percevoir une déception par rapport au manque de nouveauté apporté par ce 5ème album de Klone, pourtant celui-ci se révèle au fil des écoutes comme un ajout majeur à la discographie du groupe français. | Innerty – Tabula Rasa Une curiosité que ce premier album des français, il se découvre avec une patte bien particulière, metal extrême expérimentant avec les sonorités organiques. |
Stealing Axion – Moments Dans la foulée de l’excellent premier EP sorti en 2010, Stealing Axion concrétise l’espoir placé en ce nouveau rejeton du metal progressif. | The Safety Fire – Grind the Ocean Les anglais ne sont pas en reste en terme de « djent » avec ce premier album de The Safety Fire, approche curieuse à tout point de vue, riffs délirants, voix hurlée monocorde. |
The Faceless – Autotheism Le 3ème album des américains était attendu, il aura surpris et en a déçu beaucoup, mais malgré ses défauts reste une des réussites de l’année. | Ever Forthright – Ever Forthright Le groupe le plus injustement méconnu en regard à leur talent du mouvement djent, ce premier album brassant tous les genres du metal extrême et certes intriqué et confus mais se révèle une pépite au fil des écoutes. |
Panzerballet – Tank Goddness Les allemands sont toujours aussi décidés à allier metal et jazz fusion et démontrent encore une fois leur savoir faire même si j’attend encore l’album qui fera d’eux un groupe vraiment remarquable. | Meshuggah – Koloss Les suédois peinent à sortir du carcan stylistique qu’ils se sont eux-même imposés, mais parviennent tout de même à maintenir une qualité sans défaut. |
The HAARP Machine – Disclosure Nouveaux venus d’Angleterre n’hésitant pas à métisser leur death technique d’influences orientales et de passages progressifs chantés. | The Odious – Joint Ventures Encore un petit groupe américain qui concrétise l’intérêt qu’on pouvait porter à leur 1er EP. Death technique se mêle ici aux divagations les plus originales du rock/metal alternatif d’Alice in Chains. |
Vision of Disorder – The Cursed Remains Cursed Les vétérans du metal/hardcore new-yorkais signent là un retour sous le signe de la nostalgie après 10 ans d’absence, mais un retour efficace et furieux au possible. | While She Sleeps – This is the Six Les nouveaux messies du hardcore juvénile anglais ont évité le faux pas avec ce premier album et réussissent à poursuivre sur la veine d’un 1er EP prometteur. |
Wobbler – Rites at Dawn A classer dans mon inclination envers le prog 70s cette année, les illustres inconnus que sont les suédois de Wobbler ont sorti dans la veine en 2011 un album absolument impeccable, figé 30 ans en arrière. |
EPs
Revocation – Teratogenesis Le renouveau du death/thrash américain prend la forme de cet EP, Revocation se décidant à introduire dans sa musique une dimension progressive bienvenue. | Chimp Spanner – All Roads Lead Here Un EP cet année pour le projet solo djent instrumental de Paul Ortiz, un voyage dans l’espace en 5 titres. |
She Said Destroy – Bleeding Fiction Approche entre shoegazing et metal extrême pour cet unique titre glacial de 27 minutes des norvégiens. | Arsis – Lepers Caress Après un 5ème album décevant, Arsis revient à ce qu’ils savent faire le mieux, un death technique pur jus habité par le malin. |