Les anglais de Servers viennent de sortir leur 4ème album, et je n’arrive toujours pas à comprendre comment j’ai pu réussir à éviter de poser la moindre oreille sur aucun de leurs albums avant aujourd’hui, alors que le groupe existe depuis 2012. Vue la qualité de The Vertical Plane, il était urgent de modestement tenter de donner un peu de visibilité à cette bande débordant de talent.
Ce qui peut expliquer que Servers n’ait pas les faveurs des chroniqueurs du web, est peut-être qu’ils semblent se donner beaucoup de mal pour se rendre le plus difficilement catégorisables possible. Et ils le font très bien à tel point que je me suis bien trifouillé la cervelle plusieurs jours durant pour trouver un moyen d’expliquer à quoi ressemble leur musique. Ne nous méprenons pas : il ne semble rien y avoir d’original dans ce que proposent les serveurs, mais pour autant il reste difficile de s’arrêter sur un genre bien précis.
Pour situer : le début de « Stranglehold » me fait penser à du Prong croisé à du Paradise Lost, à d’autres moments on pense à du Baroness ou du Mastodon (et on se demande même d’abord si Brent Hinds n’est pas invité à poser sa voix sur « Crimson Tide » tant la ressemblance est frappante, mais il s’agit en réalité de la voix du guitariste Will qui vient compléter celle du chanteur du groupe). Et puis la voix de Lee Storrar (le chanteur donc) est un peu rocailleuse, il ferait probablement un bon chanteur de stoner, façon Clutch, bien que la musique de Servers ne soit pas non plus du stoner. A défaut de mieux on parlera de metal alternatif.
Passée cette problématique décisive reconnaissons-le, ce qui est évidemment plus important est la qualité de la musique des anglais. Et de ce côté on est servi, les morceaux étant tous aussi réussis les uns que les autres, les anglais réussissant parfaitement à accrocher l’auditeur dès l’entame avec « Absolom », en enchaînant les perles comme « King of Nothing », « Crimson Tide » ou « Mother of All Lies ». C’est certes un beau bordel défiant les catégorisations (la bizarrerie aux accents folk « You Still Come Willingly » étant probablement le pompon), mais les anglais proposent en tout cas avec « The Vertical Plane » un album varié, puissant, mélodique, un véritable ravissement constant sur ces 10 titres, pour 46 minutes sans temps faible. Un vrai coup de coeur me concernant.
Le mieux est probablement de tenter une écoute pour voir si la musique des anglais peut être votre came, en ce qui me concerne j’ai déjà commencé à me lancer dans l’écoute des précédents albums qui ont l’air d’être également de très bonne facture!
Tracklist :
01 – Absolom
02 – Try to Get Some Sleep
03 – King of Nothing
04 – Crimson Tide
05 – Here, There & Everywhere
06 – Mother of All Lies
07 – Despond to Despair
08 – Stranglehold
09 – You Still Come Willingly
10 – Incorruption