Voyager – Fearless in Love

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Style: Pop Metal Annee de sortie: 2023Label: Season of Mist

Ce nouvel opus des australiens de Voyager sort dans un contexte intéressant puisque le groupe a utilisé le premier single de ce nouvel album, « Promise » pour sa participation à l’Eurovision cette année. Une information qui peut effrayer les metalleux pur jus, mais ces derniers ne sont probablement déjà pas clients du metal très poppy de Voyager, qui pour ma part m’avait complètement séduit sur leur cru 2017, Ghost Mile. Le virage vers quelque chose de plus direct et pop avait continué à s’accentuer sur leur album suivant, Colours in the Sun qui annonçait la (huhu) couleur rien qu’avec sa pochette chatoyante. Malgré quelques très bons titres (« Colours » et « Brightstar » essentiellement), cet album était tout de même moins bon dans son ensemble, la faute d’abord à un songwriting moins inspiré et à une véritable carence en mélodies marquantes.

On supposait bien que Fearless in Love verrait les australiens poursuivre sur leur lancée, le passage à l’Eurovision (avec une très honorable 9ème place au final, qui fait probablement rêver les allemands de Lord of the Lost qui ont terminé bons derniers) ne laissait aucun doute à ce sujet, et c’est évidemment le cas, pourtant ce nouvel album s’avère bien plus réussi que son prédecesseur.

Très pop donc dans l’approche, avec des titres qui dépassent rarement les 4 minutes, et ce côté électronique et presque synthpop en avant, (sans pour autant délaisser la guitare de Simone Dow, laquelle envoie encore bien a purée ponctuellement et balance aussi encore quelques solos bien sentis sur le disque), le groupe a surtout bien bossé les mélodies et l’efficacité, et ça s’entend! Il n’y a rien à jeter sur le disque qui contient des refrains et des passages accrocheurs sur quasiment tous les morceaux, malgré peut-être une petite baisse de régime en fin d’album avec les 2 derniers titres qui sont probablement les moins prenants (ce qui est dommage, le groupe nous avait en effet habitués sur V et Ghost Mile à balancer un des meilleurs titres de la galette en dernière position). Pour le reste c’est du tout schuss au pays de la mélodie et des accroches bien pop, avec une inspiration prog toujours audible quand même. Si vous espériez que le groupe fasse demi-tour et revienne vers quelque chose de plus metal et moins pop (bien que les accointances pop soient déjà perceptibles depuis longtemps maintenant au moins depuis V (sur lequel les influences power/prog se faisaient définitivement la malle) vous en serez donc pour vos frais soyez prévenus.

Bizarrement et sans trahir ce côté pop très prononcé (particulièrement audible sur un titre comme « Dreamer »), le groupe se permet néanmoins outre la guitare dont on a déjà parlé, d’autres réminiscences bien metal, vocales cette fois, avec d’abord les backing vocaux assurés par le bassiste Alex Canion sur « Promise » ou « Princes of Fire », mais aussi via la participation vocale de Sean Harmanis du groupe aussie Make Them Suffer, qui vient poser ses féroces vocaux sur « Ultraviolet » pour compléter les vocaux toujours aussi sublimes de Daniel Estrin. Et ça fonctionne très bien, même si l’on se demande quand même s’il s’agit ici des derniers soubresauts du metal avant qu’il cède complètement la place à la pop ? L’avenir le dira, mais on ne le souhaite pas!

En dehors de ces petites excentricités bienvenues, on notera que le groupe part aussi fugacement sur le territoire de Devin Townsend sur l’excellent final de « Submarine », la ressemblance est frappante notamment dans cet empilement de couches sonores caractéristique du Maître et dans les vocaux hurlés à la fin du titre qu’on aurait facilement pu prendre pour ceux du canadien. Quoi qu’il en soit ce titre est excellent également, et ne fait pas tâche sur l’album.

Sans être au final aussi réussi que Ghost Mile ou V qui resteront probablement mes albums préférés des australiens, j’avoue au final trouver beaucoup de charme à ce Fearless in Love, qui confirme une fois encore (après le semi-ratage du précédent album) le positionnement du quintette, aux côtés de Vola, dans les poids lourds de la pop metal à paillettes qui s’assume. Bravo (sauf pour le look, Daniel, il va vraiment falloir faire quelque chose, la plaisanterie a assez duré!).

Tracklist :
1. The Best Intentions
2. Prince of Fire
3. Ultraviolet
4. Dreamer
5. The Lamenting
6. Submarine
7. Promise
8. Twisted
9. Daydream
10. Listen
11. Gren (Fearless in Love)

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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